Collectif culture du PCF

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UPR. Valoriser l’histoire et les mémoires des migrations

le 01 février 2015

Première guerre mondiale. Des troupes venues du monde entier

le 01 février 2015

Première guerre mondiale. Des troupes venues du monde entier

La Provence se trouve éloignée des combats qui ont lieu dans le Nord-Est de la France. En tant que port et « porte de l’Orient », Marseille participe à sa façon au conflit.

Dès les premiers jours de la guerre, le port de Marseille connaît une agitation particulière qui ne cessera qu’avec l’Armistice. D’abord les Corses mobilisés débarquent. Puis le 19e corps, composé d’Algériens, Marocains et Tunisiens : 49.000 hommes et 11.800 chevaux.

Après les goumiers et les cavaliers arabes, les tirailleurs sénégalais et tous les mobilisés de l’empire français. Marseille prend des allures de port de guerre qui ne feront que s’affirmer, tout au long du conflit.

Les alliés également transitent par la cité phocéenne. Fin septembre 1914 arrive le premier contingent de soldats hindous. Avec un premier régiment de 25.000 hommes en provenance de Port Saïd est rétablie la route des Indes. Une base anglaise est installée dans le port pour la réception des troupes britanniques : Indiens avec leurs turbans (qu’on appelle alors Hindous), Écossais en kilt, Australiens… Dès les premiers mois, Marseille offre la vision d’un conflit mondial.

« Hier matin, des troupes de l’Inde, récemment arrivées à Marseille ont été présentées par leur général au général commandant la XVe région. Les troupes ont ensuite défilé dans la ville où chacun a pu admirer leur belle tenue. Elles ont été chaleureusement acclamées »(1). Cette annonce laconique est due à la censure qui interdit aux journaux locaux de relater l’événement. Par contre, le journal parisien Le Temps y consacre un
article.

Les cartes postales célèbrent l'événement

Le 7 octobre, la une du Petit Provençal annonce « Jean Bouin tué à l’ennemi » avec ce sous-titre : « Notre champion tombe en criant Vive la France ! ». En pages intérieures, l’article du Temps est repris, les dates et lieux remplacés par des points de suspension : « Les troupes hindoues, arrivées… à Marseille, ont été présentées… par leur chef (…). Elles ont défilé… où leur belle tenue a fait grande impression. Elles ont été acclamées avec enthousiasme par la population. On leur a jeté des fleurs et on leur a offert des fruits et du tabac. Les femmes épinglaient des fleurs aux tuniques et aux turbans des soldats sikhs, qui sont de taille gigantesque, dépassant de la tête les spectateurs, et des petits soldats gourkhas, des penjabis et des beloutchis, auxquels on distribuait des petits drapeaux tricolores qu’ils fixaient à leurs fusils. Ils répondaient par de chaleureux "Vive la France !" aux cris de "Vivent les Anglais ! Vivent les Hindous !" lancés par la foule et alternant avec La Marseillaise, très bien exécutée par les musiques militaires hindoues composées d’instruments étranges. L’accueil fait aux Hindous par les Marseillais a dépassé, s’il est possible, celui fait aux zouaves, aux turcos, aux Sénégalais et aux Marocains. La belle ordonnance et la magnifique apparence de ces troupes, qui ont à leur tête plusieurs princes de l’Inde, reconnaissables aux ornements en or de leurs turbans et au riche harnachement de leurs superbes chevaux, ont fait l’admiration de nos officiers. (…) La foule a surtout applaudi quand ont défilé les sikhs, magnifiques types d’hommes, hauts de six pieds, et les régiments britanniques des Indes qui sont venus avec les troupes indigènes et qu’a bronzés le soleil oriental »(2).

Des cartes postales commémorent l’arrivée de « L’armée des Indes ». Elles s’arrachent : 6.000 sont vendues le premier jour. Plusieurs séries seront rééditées, chacun voulant conserver le souvenir du passage de « ces splendides bronzes humains, aux dents blanches, aux yeux d’émail noir, aux coiffures somptueuses et à la barbe tressée ».

Au fur et à mesure de l’arrivée des troupes, se pose le problème de leur cantonnement. Les premières sont stationnées sur l’ancien terrain de manœuvre, devenu Parc des Expositions depuis l’Exposition Coloniale de 1906, les camps militaires, des terrains vagues, l’hippodrome, le parc Borély puis des terrains réquisitionnés dans la banlieue ou à proximité de Marseille. D’anciens bateaux désarmés seront également transformés en casernes flottantes dans la rade. Le parc des Expositions reçoit les coloniaux français. Pour l’académicien René Bazin, « il y a là une agglomération d’hommes de toute couleur, de toute langue, de toute hygiène aussi, quelque chose comme une foire d’échantillons humains. »

Chaque camp vit en relative autarcie, avec ses boulangers qui font et cuisent leurs pains, ses bouchers qui abattent et découpent les animaux fournis par leur intendance, leurs cuisiniers…

Raymond Bizot (La Marseillaise, le 1er février 2015)

(1) Le Petit Provençal, 30 septembre 1914
(2) Le Petit Provençal, 7 octobre 1914

Aflam, outil de dialogue et de compréhension du monde

le 29 janvier 2015

Aflam, outil de dialogue et de compréhension du monde

Commémoration. « Vous, les jeunes, serez les témoins des témoins »

le 28 janvier 2015

Commémoration. « Vous, les jeunes, serez les témoins des témoins »

Plus de 2.000 Juifs ont été déportés à Auschwitz depuis le camp des Milles, où avait lieu hier une grande cérémonie du Souvenir.

A l’occasion de la journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de la Shoah et du 70ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, beaucoup d’élus, officiels, habitants… se sont réunis au site mémorial du camp des Milles hier matin. Une cérémonie qui a pris place à quelques mètres du Wagon du Souvenir, sur les lieux du départ pour la déportation de plus de 2.000 hommes, femmes et enfants juifs.

Premiers à prendre la parole, les enfants des écoles des Milles, qui égrènent les noms des petits juifs déportés, dans un silence glaçant. Les âges interpellent : de 1 an à 18 ans, une liste qui n’en finit pas, et dans la foule, les premières larmes coulent. Celles de Maryse Joissains Masini, notamment, qui au micro, se demande avec effroi : « Mais enfin, qu’est ce qu’un bébé d’un an peut faire de mal à la société ? » Et face aux barbaries qui à chaque décennie, trouvent un nouvel écho, la Maire d’Aix affirme : «  Il ne faut pas traiter avec humanisme les ennemis de l’humanisme. Soyons impitoyables avec ceux qui se permettraient de sourire de ce qui s’est passé, hier ou aujourd’hui. Il ne faut pas tolérer ceux qui s’en moquent, prendre des mesures drastique et ne pas tomber dans l’angélisme  ».

Entretenir la mémoire du pire

Représentants de l’État, de la Région ou du département… chacun appelle à la vigilance et à l’importance du souvenir. On retient surtout l’intervention belle et émouvante de Denise Toros Marter, déportée à 16 ans, survivante d’Auschwitz : « A la Libération, lorsque l’armée soviétique est venue nous sauver, on pensait en avoir fini avec le nazisme. Pourtant, le racisme et l’antisémitisme sont toujours virulents. L’Histoire bégaie à nouveau… » Et se tournant vers les élèves de primaires, collèges et lycées venus assister à cette cérémonie, Denise s’adresse à eux  : « Vous êtes nos ambassadeurs. Quand le dernier survivant aura disparu, vous serez les héritiers de notre testament d’Auschwitz, vous serez les témoins des témoins ».

Le camp d’Auschwitz aura vu périr entre ses murs plus de 900.000 juifs en 3 ans, dont 11.000 enfants. Un triste symbole de la Shoah, qui pour Alain Chouraqui, Président de la fondation du camp des Milles, doit être considéré comme « une expérience du pire, un repère fondamental pour lutter contre les vagues irrationnelles du racisme et de l’antisémitisme ».

Aux côtés des associations de déportés juifs, des associations représentant les Arméniens et les Tsiganes, eux aussi victimes de crimes génocidaires, étaient présentes hier.

Sabrina Guintini (La Marseillaise, le 28 janvier 2015)

La Ciotat. La Culture « cette arme contre l’ignorance »

le 26 janvier 2015

La Ciotat. La Culture « cette arme contre l’ignorance »

Le Cercle de la Renaissance a présenté ses vœux ce dimanche.

Le Cercle de la Renaissance, présidée par Geneviève Bobbia-Tosi, a présenté ses voeux à la population ce dimanche dans ses locaux de l’avenue Gallièni.

L’association, forte de 150 adhérents, développe ses propres activités culturelles et associatives, accueille également dans ses locaux des structures partenaires et proposent un programme d’activités riches et variés à l’année, soit « des heures et des heures de bénévolat » souligne la Présidente lors de son intervention. Le prochain spectacle prévu le 15 février sera un hommage à Jean Ferrat. Et de donner une mention particulière cette année à la chorale, « chœur à cœur » dirigé par André Bertero, qui devrait bientôt débuter une tournée dans les maisons de retraite.

« Jean Jaurès se battait pour les mêmes idées que Charlie »

« Notre désir de vivre ensemble est très fort » souligne Geneviève Bobbia-Tosi, lorsqu’elle explicite les « valeurs » défendues à travers ses actions : « la laïcité d’abord, qui n’est pas négociable en démocratie dans le respect de tous ». « Nous avons, il y a quelques semaines rendu hommage à Jean-Jaurès qui, il y a plus de 100 ans, se battait pour les mêmes idées que celles que défendaient les journalistes assassinés de Charlie Hebdo » rappelle-t-elle. « Leurs exécuteurs ont tiré sur la tolérance, la liberté d’expression, la conscience. Je suis Charlie, Nous sommes Charlie, et en même temps nous sommes nombreux à défendre La Marseillaise, notre journal régional, qui représente les mêmes valeurs, défendre l’un, s’est défendre l’autre ». Dans les mots et par les actes. Le Cercle de la Renaissance a en effet organisé la veille un repas festif dont la recette a été intégralement reversée au comité de soutien des Amis de La Marseillaise.

En conclusion de son intervention, la Présidente lance un appel : « je voudrais que nous parlions Culture comme d’une arme contre l’ignorance et l’obscurantisme, car la crise sociale se combine à une crise des repaires culturels et moraux » analyse-t-elle. « Il nous faut parler, discuter, nous écouter, faire société ensemble en nous respectant. L’obscurantisme ne se combat que par la connaissance et la raison ». Et « c’est pour cela, qu’à notre niveau, avec d’autres, nous essayons d’apporter notre pierre au combat (…) Nous ne serons jamais passifs, ensemble solidaires, nous continuerons à servir le combat citoyen, pour la France que nous aimons, ma France, celle que chantait si bien Jean Ferrat » lance la Présidente avant d’inviter les participants à écouter cette chanson si emblématique.

La Marseillaise, le 26 janvier 2015

La Ciotat. Spectacle sur Ferrat

le 26 janvier 2015

Salle Saint Marceaux
La Ciotat

Dimanche 15 février à 15h

Organisé par Le Cercle de la Renaissance.

Mémoire. Quand le Vieux-Port fut l’antichambre de l’enfer

le 26 janvier 2015

Mémoire. Quand le Vieux-Port fut l’antichambre de l’enfer

Il y a 72 ans, presque jour pour jour, des milliers de Marseillais, de confession juive, furent raflés et envoyés dans les camps d’extermination nazis. Témoignages et recueillement hier matin.

« Non, ce n’est pas une fiction. Tout ça s’est vraiment passé. » Renée Marcos, 89 ans, en garde encore les traces. Sur son bras, le numéro 5503 rappelle son triste séjour dans l’un des camps d’Auschwitz. Voilà pourquoi, hier matin, comme plusieurs centaines de personnes, cette survivante est venue saluer la mémoire des victimes des rafles qui se sont produites à Marseille il y a 72 ans.

Place de l’Opéra, l’Histoire refait surface. Au micro, Zvi Ammar, Président du consistoire israélite de Marseille, revient sur « les 22 et 23 janvier 1943 », lorsque « 782 femmes, enfants et vieillards ont été envoyés dans les camps d’extermination de Sobibor ». Les événements se produisent sur tout le Vieux-Port, y compris au Panier (où un dépôt de gerbes a eu lieu hier matin, au pied du monument de la déportation, place Daviel). Mais ils ne s’arrêtent pas à ce seul mois de janvier 1943. Au total, plus de 4.000 Marseillais de confession juive en sont victimes.  En témoigne Renée Marcos. « On nous a dénoncés, se souvient cette dernière. J’avais 17 ans. C’était au début de l’année 1944. J’habitais aux Chutes-Lavie. » Sa tante et sa cousine de 13 ans subissent le même sort qu’elle (ainsi que son oncle raflé quelques mois auparavant). « Je suis la seule à être revenue, se désole l’octogénaire. Je pesais 35 kg. »

« Plus jamais ça »

Les horreurs vécues en Pologne lui reviennent en tête. Elle évoque ce souvenir douloureux, puis finit par lâcher quelques mots au sujet des jeunes générations : « Ils ne se rendent pas compte. » Certes, son petit-fils, sensibilisé à ces réalités historiques, a écrit une chanson au sujet des déportés. Certes, les scouts et élèves d’écoles d’obédiance juive présents hier ont, eux aussi, entendu tout cela en détail. Ils portent une banderole sur laquelle ils disent « non à l’oubli, plus jamais ça ». Ces mots suffisent-ils pour prendre conscience de la façon dont l’impensable s’est réalisé ? Comment les lois et l’État ont participé à ces exactions ? Comment des citoyens ont admis cela ? Une plaque commémorative installée place de l’Opéra, sur laquelle des centaines de quidams marchent quotidiennement, marque ce refus d’oublier.

Pour autant, qu’en est-il réellement ? Tour à tour, les représentants des autorités venus hier ont assuré qu’une prise de conscience avait saisi le pays. La marche citoyenne du 11 janvier, organisée à la suite des attentats en Ile-de-France, en serait la preuve. Espérons-le.

Marjolaine Dihl (La Marseillaise, le 26 janvier 2015)

Grande soirée pour que vive La Marseillaise

le 24 janvier 2015

« Robespierre c’est l’âme du peuple »

le 22 janvier 2015

« Robespierre c’est l’âme du peuple »

Histoire. Un colloque sur l’Incorruptible a fait salle comble hier à la Maison de la Région.

À l’initiative du collectif Robespierre qui a récemment mis en échec la volonté de débaptiser la place de Mazargues qui porte son nom, un colloque sur l’Incorruptible a fait salle comble hier à la Maison de la Région.

Michel Vovelle, historien de la Révolution française se félicite d’emblée de « cette victoire », alors même qu’aucune rue de Paris ne rend hommage au révolutionnaire. Remontant aux racines de la société d’études robespierristes, fondée par Albert Mathiez en 1907, il rappelle pourquoi lui-même, en 1988 à l’orée des célébrations du bicentenaire de la Révolution française, s’était déclaré « encore robespierriste ». « Robespierre c’est l’âme du peuple. Il défendait le peuple dans ses composantes les plus déshéritées, les plus exclues : les juifs, les esclaves noirs, les comédiens, les soldats et leurs familles… », insiste Michel Vovelle qui rappelle l’engagement universaliste de l’Incorruptible, pour la démocratie et pour la paix « contre Brissot et les brissotins qui s’engageaient dans l’aventure de la guerre ».

Changer de République

Et pourtant la légende noire du révolutionnaire froid et sanguinaire a la peau dure. Pour Yannick Bosc, maître de conférence à l’Université de Rouen, elle resurgit de manière cyclique dans les moments de crise morale et économique « pour faire contre-feu à ce qu’incarne Robespierre : la défense du droit à l’existence dans la dignité. Mais aussi la vertu, non pas au sens privé, mais la vertu publique, politique, c’est à dire l’amour de l’égalité ».

Nicole Borvo Cohen-Seat Sénatrice honoraire communiste estime à ce propos que « la République est l’objet d’une lutte d’appropriation entre la bourgeoisie et le peuple » dans laquelle la première a actuellement le dessus. « La liberté ? Il n’y a que le capital qui a toutes les libertés. La liberté de la presse est tenue par l’argent. Quelle liberté collective quand des syndicalistes sont criminalisés ? L’égalité ? On vient d’apprendre que 1% des habitants de la planète possède autant que les 99% restants. La fraternité ? La sécurité sociale, toutes les solidarités institutionnelles sont mises à mal », constate-t-elle.

Aussi elle appelle à rompre avec la Ve République « conçue pour tenir le peuple à distance » et plaide pour une nouvelle République fondée sur l’intervention citoyenne dès la rédaction de sa constitution.

Léo Purguette (La Marseillaise, le 22 janvier 2015)

L'apport de Robespierre revisité

le 21 janvier 2015

L'apport de Robespierre revisité

Maison de la Région. Une table ronde sur Robespierre et la République.

Depuis plusieurs mois le collectif Robespierre de Marseille conduit une bataille pour la valorisation de l’œuvre du grand révolutionnaire. Notamment pour empêcher que la place Robespierre à Mazargues ne soit débaptisée.

Aujourd'hui à 18h30 à la Maison de la Région (61, La Canebière), il organise une table ronde autour du thème de la République, de la Révolution et de l'apport de Robespierre dans la définition de la souveraineté du peuple, de la démocratie, et de l'intérêt général.

Selon les organisateurs, « ce débat traverse depuis 200 ans le mouvement républicain et ouvrier, Il a une résonnance particulière aujourd'hui. Il s'agit de remettre en perspective les enjeux à la fois historiques et politiques autour de la République, de la démocratie et de la souveraineté du peuple. Il est également important de se faire réapproprier par les citoyens les données historiques soumises à des interprétations voire des révisions par ceux qui veulent s'attaquer aux fondements même de la Révolution et de la République Robespierre est le symbole de ce combat politique et idéologique ».

La table ronde sera animée par Michel Vovelle l'un des plus grands historiens français de la Révolution, Yannick Bosc historien spécialiste de Robespierre et Nicole Cohen-Seat, Sénatrice honoraire.

La Marseillaise, le 21 janvier 2015