Le Front de Gauche affirme son ambition résolue de mettre l’art, la culture et l’information au cœur de son projet politique de transformation sociale, d’émancipation humaine, de révolution citoyenne et de planification écologique.
La culture n’est pas une thématique parmi d’autres. Elle donne le sens global de l’action publique et elle mobilise des acteurs qui occupent une place éminente dans le tissu éducatif, social, économique et médiatique. Plus fondamentalement nous sommes convaincus que la création artistique, l’action culturelle, l'éducation populaire mais aussi la libre circulation des informations et des idées, la production et la diffusion des savoirs et des connaissances et leur appropriation par le peuple, sont des enjeux politiques majeurs pour ceux qui, comme nous, portent l’ambition d’une transformation progressiste de notre société. L’art en contribuant à renouveler notre regard sur les choses et sur le monde, en nous incitant à accepter d’être « dérangés » nous aide à accueillir les différences, la diversité, l’étonnement, l’interrogation. En cela il contribue à lutter contre les postures conservatrices, de repli, de crainte de l’autre. Comment redonner à l’art l’exercice plein et entier de sa liberté pour qu’il nous aide à construire de nouveaux horizons ? Comment retrouver ce lien essentiel entre la création et l’appropriation populaire des œuvres et des pratiques artistiques ? Comment remettre la démocratie culturelle, l’éducation populaire au cœur des avancées sociales ? Comment convaincre que l’enjeu culturel concerne tout le monde, et pas seulement les acteurs culturels ? Comment convaincre que le social ne peut être dissocié du culturel, qu’il faut cesser de les opposer dans les arbitrages budgétaires ? Peut-on sérieusement envisager de rompre avec le capitalisme, le libéralisme et toutes les formes de domination et d’aliénation sans investir le champ du sensible, de l’imaginaire et du symbolique ? La reconquête politique et idéologique des classes populaires ne passe t-elle pas pour une part importante par là ? Pour paraphraser Gilles Deleuze, être de gauche aujourd’hui, c’est avoir besoin que les gens rêvent, imaginent, ressentent… en un mot pensent. Il s’agit ainsi de mettre en débat les alternatives permettant de nommer les souhaits communs de celles et ceux qui rêvent d’un nouveau monde. Nous voulons faire de la culture un moteur de la transformation sociale, dans le respect de la diversité culturelle, un élément constitutif d’une nouvelle politique de développement humain, pour contribuer à construire un «autre monde». Les forces de la création, conjointement à celles du travail, ne doivent-elles pas engager le combat contre les mots et les normes que cette société capitaliste financière essaye de modeler à l’image de son fonctionnement, en imposant ses seuls critères quantitatifs et concurrentiels à tout le champ des activités humaines ? Rompre avec le projet culturel de la droite L’élaboration des réponses à ces questions est d’autant plus urgente que le mouvement culturel est en prise avec les ruptures régressives que tente de lui imposer le pouvoir actuel. Contrairement à une idée répandue, la droite a un projet culturel. Il s’exprime par une offensive sans précédent contre le service public de la culture et les politiques mises en place depuis la Libération et le Conseil national de la Résistance, institutionnalisées et généralisées après la création du Ministère de la Culture en 1959 et accompagnées depuis par les collectivités territoriales. La casse du service public de la culture Elle se traduit par :
Ce document approfondit et développe le programme du Front de Gauche, « L’humain d’abord », dans les domaines de l’art, de la culture et de l’information. Fruit du travail d’ateliers ouverts à tous, il propose des voies, trace des perspectives, précise les ambitions et les missions. Il s’agit donc d’un document d’étape que le Front de Gauche entend développer avec la participation des professionnels et de tous les citoyens intéressés.