Collectif culture du PCF

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Aubagne. La laïcité n’est pas ce que vous croyez

le 01 December 2014

Cercle de l’Harmonie

12, cours Beaumond

13400 - Aubagne

Jeudi 4 décembre à 19h30

Le Repaire du livre Aubagne organise une rencontre-débat avec Pierre Dharréville.

La laïcité est le principe de séparation de l’État et de la religion. C’est un principe politique émancipateur fondé sur la liberté de conscience à l’abri de toute tutelle et de toute confiscation. La laïcité garanti les droits de tous, femmes et hommes, quels que soient leur genre, leurs revenus et leur religion s’ils en ont une.

Pierre Dharréville est journaliste et écrivain. Il est responsable des questions de démocratie au sein de l’Éxécutif national du Parti communiste français et Secrétaire de la fédération communiste des Bouches-du-Rhône.

Vous pourrez intervenir, débattre, questionner, échanger, partager...

 

Rencontre avec Hélène Richard, journaliste au Monde Diplomatique. « Russie, le retour »

le 01 December 2014

Maison de la Région
61, la Canebière
13001 - Marseille

Jeudi 4 décembre à 19h

A l'Invitation des Amis du Monde diplomatique et de La Marseillaise.

Hélène Richard est coordonnatrice du Manière de Voir « Russie, le retour », actuellement dans les kiosques.

Le collectif "Les Rosas" souffle sa première bougie

le 29 November 2014

Le collectif
Hémicycle de l’Hôtel de la Région
Hôtel de Région
27, Place Jules-Guesde
13002 - Marseille

Lundi 1er décembre à 17h30

Le collectif des Rosas, un rassemblement de Marseillaises issues de la diaspora noire qui ont décidé de se fédérer pour valoriser l’apport des différentes cultures et de dénoncer le racisme, fête  son premier anniversaire ce lundi 1er décembre 2014.

Le jour anniversaire de l'acte de Rosas Parks, cette dame qui refusa de se lever pour laisser sa place à un blanc dans un bus comme l'exigeait la loi ségrégationniste des états du sud des États-Unis. Son refus et sa condamnation intensifia la lutte pour les droits civiques avec le le boycott des bus de Montgomery et la grande marche vers la déségrégation. Triste anniversaire en cette année avec les évènements de Fergusson et la mort de tragique de ce petit garçon de 12 ans sous les balles de la police.

Programme

17h30. Devoir de mémoire Projection du film documentaire « Dans les tranchées, l’Afrique une histoire ambiguë » du réalisateur Florida Sa. A partir d'un témoignage émouvant, celui de Jean-Pierre Koita qui évoque la mémoire de son père Demba Koita, venu du Sénégal, à l'âge de 16 ans, pour participer aux quatre années de la grande Guerre : l'histoire des tirailleurs dits sénégalais auprès des Poilus. En 1914, pour la première fois, soldats français et soldats coloniaux se côtoient dans la dure réalité des tranchées.

18h15. Rencontre avec la diaspora africaine : «  Négrophobie et Lutte contre les discriminations : État des lieux ».

19h30. Buffet de clôture.

Fralib. La suite, c’est dans 365 jours…

le 27 November 2014

Fralib. La suite, c’est dans 365 jours…

Claude Hirsch présente son film, ce soir, sur la lutte contre Unilever.

De l’usine où il était ouvrier dans l’industrie automobile et syndicaliste à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), Claude Hirsch est passé derrière la caméra pour réaliser des documentaires et ce depuis une douzaine d’années. Il présente son film "Pot de thé, pot de fer" (2011-70mn)(*) sur la lutte des Fralib contre la fermeture de leur usine, ce soir à 18h au local de la section PCF, 21 bd Leccia (3e). Avec la participation de deux Fralibiens. Son film précédent La tôle et la peau (2010-52mn) portait sur la condition ouvrière.

La Marseillaise. Comment vous est venue l’idée de faire un film sur la lutte des Fralib ?

Claude Hirsch. Cela s’est fait à l’occasion d’un spectacle de la Compagnie Jolie Môme à La Penne-sur-Huveaune. Une trentaine d’ouvriers sont montés sur la scène pour raconter leur lutte. Charles Hoareau a lancé l’idée d’un film dédié à leur combat contre Unilever.

La Marseillaise. De quoi parle votre film ?

Claude Hirsch. Ce film évoque le contexte de la lutte des travailleurs contre la multinationale en général. Les salariés avaient commencé à se battre pour les salaires au printemps 2010, ils avaient fait une grève de 8 semaines pour une augmentation. Le film dénonce les mensonges du groupe Unilever comme quoi la production était écologique, que les travailleurs étaient heureux et bien payés… Le film rappelle donc la bataille menée sur les salaires, révèle les conditions de travail, la révolte contre le patron et le capitalisme, la menace de fermeture et l’alternative proposée par les salariés de continuer à produire sous la forme de coopérative.

La Marseillaise. Combien de temps avez-vous passé dans l’usine en terme de repérage et de tournage ?

Claude Hirsch. Le tournage s’est étalé sur un an, d’août 2010 à fin août 2011. Je n’ai interviewé que des ouvriers, d’ailleurs le surtitre du film s’intitule Paroles ouvrières. J’ai choisi ceux et celles qui voulaient bien témoigner. Certains étaient réticents parce qu’ils ne savaient pas exactement qui j’étais, ce que je voulais faire, cela se comprend, à l’époque, ils étaient très souvent sollicités par des journalistes qui venaient à l’usine. Moi, je ne voulais pas un récit ou un reportage sur la lutte, ce qui m’habitait c’était le point de vue des ouvriers en lutte sur leur site.

La Marseillaise. Quel accueil a reçu le film auprès des travailleurs et du public ?

Claude Hirsch. Le film a beaucoup plus parce que c’est une lutte incarnée par des gens qui ont des choses à nous dire sur comment produire autrement, une expérience à partager. Ils ont démonté les mécanismes à la fois de l’exploitation et de la volonté de fermeture de la part d’Unilever.

La Marseillaise. Y-aura-t-il une suite ?

Claude Hirsch. Il y aura une suite sur les préalables et le démarrage de la Société ouvrière coopérative de production prévue au printemps 2015. Le prochain film parlera également du reste de la lutte qui a duré 3,5 ans. J’ai recommencé à filmer à partir de la venue de Montebourg à l’usine en juillet 2012. On espérait que la lutte allait se conclure et que la SCOP allait voir le jour rapidement. Mais, il a encore fallu 2 ans de lutte opiniâtre pour arriver à la victoire. Une des raisons de cette durée est que les Fralib ont voulu faire plier Unilever pour que ce ne soit pas l’Etat qui compense la fermeture avec l’argent public.

La Marseillaise. Le cinéma a-t-il un quelconque pouvoir sur le cours des choses ?

Claude Hirsch. Ce sont les gens qui ont du pouvoir. Le film a servi de relais pour faire connaître la lutte à plein de gens et c’est parce que la lutte est intéressante que le public a été touché. Un élément fort apparaît dans la parole ouvrière, c’est que si tout le monde accepte la fermeture, les enfants n’auront plus de travail. Ce en quoi leur lutte et leur victoire deviennent universelle. Leur combat collectif pour une autre société a encouragé d’autres travailleurs à résister.

Propos recueillis par Piédad Belmonte (La Marseillaise, le 27 novembre 2014)

(*) Le DVD est disponible à la librairie Transit, 45 bd de la Libération.

Théâtre de la Comédie. Une lueur d'espoir ?

le 27 November 2014

Théâtre de la Comédie. Une lueur d'espoir ?

Communiqué du Comité de soutien à Jean-Pascal Mouthier et au Théâtre de la Comédie

Madame, Monsieur, chers amis,

Selon des informations qui nous parviennent, le Maire du 3ème secteur de Marseille aurait obtenu de l'économe du Diocèse la suspension de la procèdure et l'ouvertures de négociations avec Jean-Pascal Mouthier et son avocat Maître Rosenfeld

Ce serait un premier et notable résultat d'abord de la mobilisation des 21.040 personnes qui nous ont apporté à cette heure leur soutien (soit une moyenne de 2000 signatures pas jour !) et ensuite de l'incroyable écho dans la presse nationale et régionale que cette affaire a eu.

Pour autant, rien n'a été confirmé et le Diocèse continue de s'enfermer, pour l'instant, dans le silence.

Nous ne devons donc, d'aucune manière, relâcher notre action, car rien ne nous garantit que Jean-Pascal Mouthier ne se retrouvera pas devant le tribunal des référés dans 48 H.

Nous vous appelons à signer de plus belle la pétition, à adhérer au Comité de soutien et à participer à la souscription.

Un énorme merci à ceux qui l'on déjà fait, bienvenue à tous les autres.

Pour le Comité
Le Président
Gilles Ascaride

--> Signer la pétition

--> Adhérer au comité de soutien

--> Participer à la souscription

--> Envoyer un chèque à : TCM 107bis, boulevard Jeanne d'Arc,13005 - Marseille

 

Des personnalités du monde politique marseillais -de tous horizons- ont rejoint notre combat :

  • Eugène Caselli (ancien Président de la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole)
  • Jean-Marc Coppola (Vice-Président du Conseil régional)
  • Bruno Gilles (Sénateur-Maire du 3ème Secteur de Marseille)
  • Alain Hayot (Conseiller régional, Délégué national à la Culture du PCF)
  • Patrick Mennucci (Député)

Nous les remercions.

Et si nous en avons oublié, qu'ils veuillent bien nous excuser.

 

Aubagne. Ne vivons plus comme des esclaves

le 25 November 2014

Au Cercle de l'Harmonie
12, cours Beaumond
Aubagne

Jeudi 27 novembre à 19h

Un film de Yannis Youlountas.

Yannis Youlountas est philosophe, poète, écrivain et réalisateur franco-grec. Formateur et intervenant auprès de publics frappés d'exclusion sociale (classes relais, détenus, migrants, sdf, handicapés), créateur de dispositifs d'éducation à l'image et de philosophie pour les enfants, il est également chroniqueur dans Siné Mensuel, Le Monde libertaire et Les Zindigné(e)s.

Ce film donne la parole à des opposants grecs à l’austérité, montre de nombreuses créations qui se veulent « alternatives » et questionne ce qui, pour Yannis Youlountas, est une forme moderne d'esclavage, en Grèce et ailleurs. Ce film est sorti le 28 août 2013 en Grèce et le 25 septembre 2013 en France.

Vous pourrez intervenir, débattre, questionner, échanger, partager, en présence du réalisateur !!!

Opération sauvons le TCM. Les Tchapacans dans "Madame Olivier"

le 25 November 2014

Charles Silvestre. « Pour donner confiance à ceux qui s’engagent »

le 24 November 2014

Charles Silvestre. « Pour donner confiance à ceux qui s’engagent »

Journaliste, ancien rédacteur en chef de L’Humanité, il effectue actuellement une série de conférences pour présenter sa vision d’un Jaurès éclaireur du XXè siècle.

Charles Silvestre était en Cévennes ce week-end, il a donné une conférence samedi à l’occasion des journées autour du livre et de la lecture organisées comme chaque année dans le village de Cendras (Gard). Charles Silvestre est journaliste, ancien rédacteur en chef de L’Humanité et secrétaire national de la société des Amis de L’Humanité. Il a publié en 2010 Jaurès, la passion du journaliste (ed. Le Temps des Cerises) et en 2013 La Victoire de Jaurès (ed. Privat).

Sa conférence intitulée « Jaurès aujourd’hui » portait notamment sur ce dernier ouvrage. Cette victoire de Jaurès dont parle Charles Silvestre, c’est « celle de sa clairvoyance coloniale, de son courage dans l’affaire Dreyfus, de sa sagesse dans la séparation des Églises et de l’État, de son anticipation des réformes sociales. C’est aussi celle de sa culture, de sa sensibilité, de sa bonté ».

De la guerre du Rif à Marius et Jeannette (le film de Guédiguian) en passant par les « Fralibiens » de Gémenos, Charles Silvestre met au jour l’héritage de Jaurès, comme on suit un filon. Dans son ouvrage on peut lire que « Jaurès inaugure ce que le XXe siècle a opposé de meilleur face au pire. Il n’est pas un modèle mais un éclaireur, qui a laissé derrière lui des traces pour nous guider ».

Nous avons voulu en savoir un peu plus et Charles Silvestre a gentiment accepté de répondre à nos questions.

La Marseillaise. Ce livre, vous le dédiez à votre père, militaire de carrière. Malgré l'agacement que l’on sent dès les premières lignes vis-à-vis des commémorations, il s'inscrit dans le centenaire de la guerre de 14-18, mais votre intérêt pour Jaurès est plus ancien. C’est parce qu’il a fondé l’Humanité, dont vous avez été rédacteur en chef ?

Charles Silvestre. Ce n’est pas le centenaire qui est à l’origine du livre. Mon intérêt pour Jaurès remonte à bien avant. Bien sûr, le fait que j’ai été longtemps journaliste, et plus particulièrement rédacteur en chef, à l’Humanité, le journal qu’il a fondé le 18 avril 1904, a compté. D’ailleurs mon premier livre, à ce sujet, porte sur le Jaurès journaliste qui m’a littéralement époustouflé. Pour deux raisons, l’ampleur de ses articles -il a écrit sur tout- et sa capacité de réaction et de modification de son point de vue à la lumière des faits. Jaurès est un investigateur, un contre-enquêteur, d’une étonnante modernité. Mais le Jaurès qui m’occupe aujourd’hui, c’est le Jaurès clairvoyant, véritable éclaireur du XXe siècle, un siècle de tumultes, et qui nous « parle » encore aujourd’hui. Je n’assimile pas ce qui s’est passé il y a un siècle et aujourd’hui. Mais Jaurès est très précieux pour tenter de répondre à des questions capitales. Par exemple celle-ci - à laquelle les responsables officiels du centenaire et les gouvernants se gardent de répondre- : qui est coupable du massacre insensé qu’a été la guerre de 1914-1918 ? La meilleure explication est dans les analyses de Jaurès lui-même avant son assassinat le 31 juillet 1914. L’alerte porte sur les tensions entre les systèmes d’alliances. Or, cette situation dangereuse de blocs face-à-face, nous en avons une aujourd’hui en Ukraine avec l’Otan aux portes de la Russie, et le regain de volonté de puissance de celle-ci.

La Marseillaise. La victoire de Jaurès, est-ce ce qui reste aujourd’hui de lui, sans que nous en ayons conscience ? Est-ce la durée ?

Charles Silvestre. Dans une certaine mesure, oui. Il y a chez beaucoup de gens, et pas seulement en France, une trace de Jaurès qui dépasse sa connaissance. Jaurès est ce que l’on appelle un inconnu célèbre. Son nom est partout : rues, boulevards, places, écoles, lycées, centres culturels, etc. mais rares, même dans les lieux cités, sont ceux qui en connaissent vraiment le parcours et l’œuvre. Le Jaurès dont on se fait une idée, vague le cas échéant, est une figure de respect, de paix, de bonté, de générosité, d’altruisme, qui tranche donc avec l’image plus ou moins justifiée que l’on a des politiques aujourd’hui. Mon travail, si je puis dire, ce n’est pas de cultiver cette image, de célébrer l’icône. C’est d’aider à découvrir celui qu’a été réellement Jaurès, sa vie, sa pensée, ses combats, le pourquoi de son passage, lui simple républicain, au socialisme lors de l’insurrection ouvrière de Carmaux, en 1892, sa défense tardive mais décisive du capitaine Dreyfus à partir de 1898, son rôle capital dans la Séparation des Églises et de l’État en 1905, son retournement contre la colonisation en 1908. Or cette clairvoyance qui s’est construite, non par miracle, mais sur la durée, est, à mes yeux ce qui peut inspirer tout citoyen aujourd’hui, ce qui peut donner confiance à ceux qui s’engagent dans des causes, aux militants qu’il admirait, à ceux des élus qui revalorisent la politique. Jaurès a eu cette formule remarquable : « L’histoire nous enseigne la difficulté des grandes tâches, la lenteur des accomplissements, mais elle justifie l’invincible espoir. »

La Marseillaise. Chaque époque a sa propre interprétation du passée et l’histoire est sans cesse réécrite. En 2014, on convoque Jaurès à l’occasion du centenaire de la guerre de 14-18 pour dire la bêtise de cette boucherie qui aurait pu être évitée. N’est-ce pas plus facile et consensuel que de rappeler, comme vous le faites ce que la laïcité en France lui doit ? Pourquoi a-t-on tant de mal aujourd’hui avec la laïcité ?

Charles Silvestre. Je pense que la séparation de la religion et de la politique est une colonne vertébrale de notre histoire, que beaucoup de pays peuvent nous envier. Les Français, dans leur majorité, y tiennent manifestement. Autre chose est la manipulation de circonstance, politicienne, telle qu’elle se manifeste à propos du Mariage pour tous, ou comme refuge chez des gens désespérés qui croient trouver un salut dans le mysticisme, voire le fanatisme. Il faut la distinguer de ces croyances que Jaurès a toujours respectées.

La Marseillaise. Quel profil pourrait avoir un Jaurès d’aujourd’hui ? Serait-il dans le monde politique, dans le monde associatif, auprès des « zadistes » ?

Charles Silvestre. J’ai du mal à identifier un profil de Jaurès dans le monde d’aujourd’hui. En revanche, si l’on estime qu’il a été porté par les grands élans de son époque, la république renaissante, le syndicalisme montant en puissance, le socialisme en construction, la culture florissante, on peut retrouver un progressisme, un élan, dans des aspirations, des actes, dans une audace de notre temps, dont Jaurès peut être un anticipateur. Dans la zone de diffusion de La Marseillaise, un nom en témoigne : Fralib. L’histoire des travailleurs de Gémenos, c’est du pur Jaurès. J’en ai fait sciemment le titre d’un chapitre de mon livre.

Propos recueillis par Isabelle Jouve (La Marseillaise, le 24 novembre 2014)

Roquefort-la-Bédoule. Jaurès ou une vie faite de combats

le 23 November 2014

Roquefort-la-Bédoule. Jaurès ou une vie faite de combats

Présentation des grandes idées et des combats de Jaurès.

A la demande du carrefour citoyen et a l’occasion du 100ème anniversaire de l’assassinat de Jean Jaurès, Jacques Azam, professeur certifié d’histoire à la retraite, Secrétaire de la cellule PCF de La Bédoule et Conseiller municipal Front de Gauche a tenu jeudi soir dernier une conférence sur les grands combats de Jean Jaurès.

Il a exposé durant deux heures, les grandes idées qui ont guidé la vie du grand homme. Et elles sont nombreuses. La République, l’éducation, la justice, la liberté de la presse, les luttes contre le nationalisme, l’antisémitisme et le capitalisme, autant de domaines où il fut un précurseur.

Paix, justice et liberté

Républicain convaincu, il fut l’instigateur de la loi de séparation des églises et de l’état en 1905 et un farouche partisan de l’école laïque. « Pour Jaurès, l’école de la république ne peut être que laïque » a souligné Jacques Azam.

Épris de justice sociale, il a soutenu la grève des mineurs de Carmaux en 1892 qui lui demandèrent d’être candidat à la députation. Son amour de la justice le mena, convaincu par le « J’accuse » de Zola, à prendre la défense du capitaine Dreyfus.

Il en profita pour poser la question de l’arbitraire dans la  justice, le respect de l’être humain. « Il s’opposa notamment à Jules Guesde pour qui Dreyfus n’était qu’un petit bourgeois ».

Jean Jaurès comme tous les grands hommes était tout à la fois haï et aimé. Mais c’était surtout un homme seul. Battu aux législatives de 1898, il poursuivit le combat pour ses idées et pour les diffuser il lui fallait un bon vecteur de propagation. Ce fut fait en 1904 avec la création du journal L’Humanité.

Ses positions contre toutes les guerres, lui aimait à dire « On ne fait pas la guerre pour se débarrasser de  la guerre », lui valurent un nombre incalculable d’ennemis et il fut assassiné le 31 juillet 1914, trois jours avant le déclenchement du premier conflit mondial.  C’est sa veuve qui dut s’acquitter des frais du procès de son assassin Raoul Villain, un déséquilibré, qui fut acquitté et que le Président du tribunal honora du titre de « bon patriote » (des émeutes éclatèrent un peu partout en France après l’annonce du verdict). Comme un malheur n’arrive jamais seul, son fils Paul, engagé volontaire à l’âge de 17 ans en 1915 mourut au champ d’honneur le 3 juin 1918.

Jaurès a inspiré des hommes politiques d’horizons divers comme Trotski, Mendès-France, De Gaulle et Mitterrand pour ne citer que ceux-là.

Aujourd’hui encore des politiciens de droite comme de gauche revendiquent l’héritage de Jaurès. « Mais qu’ont-ils fait de ses idées ? », demande Jacques Azam. Sa dépouille mortelle a été transférée au Panthéon le 23 novembre 1924.

Tous les partis politiques furent conviés à la cérémonie sauf… le Parti Communiste qui devint un Parti Jauressien qu’en 1970 avec l’abandon de la dictature du prolétariat.

Jacques Azam a achevé sa conférence en donnant lecture de quelques citations de Jaurès concernant tous les domaines : éducation, social, service public… dont celle ci : « Il serait temps que votre régime dont la maxime fondamentale est, le chacun pour soi tout pour l’argent, mesure enfin la conséquence de ses acte ». Étonnante d’actualité, non ?

Guy Goulet (La Marseillaise, le 23 novembre 2014)

Inauguration. 70 ans de résistance

le 21 November 2014

Inauguration. 70 ans de résistance

L’exposition sur les 70 ans de la Libération de Marseille et celle des 70 ans de la parution légale du journal « La Marseillaise » étaient présentées à la Maison de la Région.

Côte à côte, Michel Vauzelle, Président PS de la Région Paca et Jean-Louis Bousquet, Président-Directeur Général de La Marseillaise, ont visité hier les expositions consacrées aux 70 ans de la Libération de Marseille et de la parution légale de notre journal à la Maison de la Région sur la Canebière.

Devant un public nombreux composé d’amis et de lecteurs de La Marseillaise où l’on pouvait reconnaître Jean-Marc Coppola, Alain Hayot, Anne Mesliand, élus régionaux communistes, Pierre Dharréville, le Secrétaire départemental du PCF mais aussi le centriste Jean-Luc Bennahmias, Michel Vauzelle et Jean-Louis Bousquet ont ensuite pris la parole.

Le Président de Région rend en premier lieu hommage à la Résistance intérieure et aux combattants « algériens, tunisiens, marocains, africains » qui ont participé au débarquement de Méditerranée. « Ce jour là, la Libération venait du Sud », lance-t-il. Saluant le rôle de la presse et notamment de La Marseillaise dans la victoire contre le fascisme et le nazisme, Michel Vauzelle relève le choix fait par ses fondateurs de lui donner le titre de l’hymne de « la liberté de la Nation ». Un chant baptisé ainsi car avec les volontaires marseillais partis de la rue Thubaneau, « la Révolution venait du Sud ».

« Ceux qui ont créé  le journal étaient des héros »

Le Député d’Arles souligne ensuite « le rôle joué par La Marseillaise en faveur des idéaux de la gauche, sa grande qualité éditoriale et sa grande fidélité à un discours politique jamais renié à une époque où la loi de l’argent s’impose à la presse ». Assurant notre journal de son soutien dans les difficultés qu’il traverse comme Nice-Matin, un autre titre historique de la région qu’il dirige, Michel Vauzelle rend hommage à Michel Montana, Directeur des relations extérieures qui représentait avec Sébastien Madau, rédacteur en chef, l’encadrement de La Marseillaise.

Pour Michel Vauzelle, l’héritage des combattants tombés il y a 70 ans s’incarne aujourd’hui dans « l’esprit de résistance à la mondialisation financière », et lance à l’attention de la commission de Bruxelles « c’est à la Nation et pas au roi ou à l’argent roi de décider de son budget ».

Fier de ses trois mandats à la tête d’une majorité de gauche dans une région qui penche à droite, il affirme : « Quelque fois quand la République est défaillante, nous disons qu’ici, il existe un petit maquis de résistants communistes et socialistes, radicaux et écologistes ».

« Qui aurait pensé après la seconde guerre mondiale que l’on aurait à défendre encore la République et ses valeurs ? Nous y sommes ! », met-il en garde en conclusion.

Jean-Louis Bousquet commence par saluer quant à lui, le courage de Pierre Brandon, fondateur de La Marseillaise, et sa « vie extraordinaire qui mêle combats républicain, révolutionnaire et humaniste ». Il rappelle la naissance clandestine de notre titre à Aix-en-Provence dans l’imprimerie Tournel de la rue Bédarrides. « Ceux qui ont créé le journal étaient des héros à la fois rédacteurs, imprimeurs, combattants et cibles. Leur courage dominait leur peur, ils avaient le cœur rempli de colère et d’espoir », insiste-t-il, avant de rendre hommage à Mala Kriegel, Jean de Bernardy et Léon Paranque tombés avant la Libération de Marseille.

« La Marseillaise a la prétention d’œuvrer à l’émancipation de l’être humain, de participer à la lutte contre toutes les aliénations, en cela nous sommes toujours porteurs des valeurs de la Résistance », poursuit-il.

L’actuel Président-Directeur Général rappelle la rupture éditoriale « avec le prêt à penser politique », opérée par La Marseillaise en 1997 tout en assumant son identité : « nous sommes les rouges avec l’accent du Sud et nous voulons le débat ».

Déclaré en cessation de paiement il y a une semaine, notre titre traverse un moment clef dans son histoire. Si Jean-Louis Bousquet rappelle que La Marseillaise a connu des difficultés financières depuis sa création, il prévient : « l’alerte est sérieuse, nous pouvons disparaître ».

« Mais l’élan de solidarité est tel que nous pouvons espérer. Pour perdurer le journal doit être capable de se remettre en cause. Il va falloir surprendre, être là où l’on ne nous attend pas, avec un web en complicité avec le papier », affirme-t-il. « Nous allons essayer de le faire vivre 70 ans de plus », conclut-il.

Léo Purguette (La Marseillaise, le 21 novembre 2014)

Marie-Rose Brandon : « Une grande émotion »

Parmi les invités du vernissage hier, l’une était sans conteste plus émue que les autres : Marie-Rose Brandon, veuve du fondateur de La Marseillaise, Pierre Brandon.

« C’est une grande émotion de participer à cette cérémonie. Je pense que Pierre aurait été très fier que tant d’années après, son engagement pour la liberté soit ainsi fêté », confiait-elle quelques heures plus tôt à l’occasion d’une visite amicale dans nos locaux.

De l’engagement dans la Résistance communiste de son époux, Marie-Rose Brandon conserve précieusement le souvenir. « Bien qu’il ait été très militant avant et après la guerre, particulièrement aux côtés des républicains espagnols, c’est de la période de la Résistance qu’il parlait avec le plus de fierté », ajoute-t-elle.

Marie-Rose Brandon veut aussi que l’on se souvienne du fondateur de La Marseillaise, comme d’un homme plein d’humour et d’humanité. « Il souriait souvent en racontant la manifestation antifasciste qu’il avait organisée en 1934 à Alger, où la foule scandait au lieu de "Les soviets partout", "Les serviettes partout", car elle en manquait et y voyait une signe de progrès et d’égalité de dignité entre tous », rit-elle encore avec tendresse.

Directrice d’école, elle se marie avec Pierre Brandon en 1973, après le décès de la mère de ses enfants, Maxime et Catherine. L’année suivante, Marie-Rose Brandon l’accompagne au 30e anniversaire de La Marseillaise, où elle découvre, impressionnée, l’élan de sympathie que rencontre son mari.

« Pierre avait repris sa vie d’avocat et vivait à Paris. Il a retrouvé à Marseille tous les gens qu’il avait connus pendant la clandestinité notamment Louis Vallauri, un docker qui vivait à Port-de-Bouc, que l’on appelait Jaurès dans la Résistance et qu’il croyait disparu. Tous les militants et proches des républicains espagnols pour lesquels il avait tant fait de meetings étaient là aussi », se remémore-telle.

Quarante ans après, elle estime toujours que « plus il y aura de journaux, plus notre pays sera démocratique » et considère que La Marseillaise surmontera ses difficultés car « elle est indispensable ».

La Marseillaise, le 21 novembre 2014

Verbatim

Grégoire Georges-Picot, historien. « L’exposition rend notamment hommage à Julia Pirotte, immigrée, juive et communiste, qui a photographié la Libération pour "La Marseillaise". »