Collectif culture du PCF

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Association vitrolaise des "Ami(e)s de l'Humanité". Chistian Paccoud chante nos révoltes et nos espoirs

le 11 février 2016

Rencontre littéraire avec Jeannine Anziani

le 10 février 2016

Septèmes. Soirée déguisée

le 10 février 2016

Salle Louis-Aragon
Rue du Vallon du Maire
Septèmes-les-Vallons

Samedi 27 février à partir de 20h

Martigues. De la Palestine à la chanson

le 10 février 2016

Martigues. De la Palestine à la chanson

Conférence de Pierre Stambul, concerts de Flouka et de Christian Paccoud au programme du café associatif demain et vendredi.

Le café associatif, Le rallumeur d’étoiles remet le couvert jeudi et vendredi à la MJC avec une double manifestation, politico-culturelle et néanmoins inter-générationelle, qui traduit bien, au fond, l’esprit de ce projet cher à l’association « Tous aziluttes ». Mêler la réflexion, les initiatives militantes et culturelles et les activités pour les enfants, à l’image de « l’atelier de recyclage créatif » qui sera proposé vendredi à partir de 16h30. Le but du jeu ? Fabriquer un bracelet à partir de languettes de canettes de soda. Détail qui a son importance : le matériel est fourni (et la participation est à prix libre).

Jeudi, en cette période de vacances scolaires, les portes seront ouvertes dès 16h pour ce café associatif « hors les murs », avec un coin enfants, un goûter crêpes et de la restauration.

La soirée sera placée ensuite sous le signe de la Palestine avec la réunion du Collectif Palestine Ouest étang de Berre qui prépare le séjour d’enfants palestiniens à Martigues pour cet été. En 2015, un groupe d’adolescents palestiniens avait déjà été accueilli à Istres. A 18h, Pierre Stambul, membre de l’Union juive française pour la paix (UJFP) donnera une conférence sur la Palestine qui évoquera l’historique de la question et la situation actuelle.

Rock, chanson, peinture

Le chanteur algérien Flouka qui vit désormais en France fera son retour à Martigues, après un concert remarqué lors d’un festival « Les Bienvenus » organisé à la salle du Grès. Guitare rock, voix rauque et textes incisifs qui évoquent les sociétés française comme algérienne et les galères d’un exilé… Le lendemain, dans un autre registre, l’auteur-compositeur-interprète Christian Paccoud sera en concert à 21h, avec son accordéon. Révélé au Printemps de Bourges 1986, Christian Paccoud fut l’invité de Jean Ferrat lors d’une émission « Vivement dimanche » que Michel Drucker avait consacré au créateur de « Ma France ». Durant les deux jours, le café associatif et la MJC accueilleront également une artiste peintre autodidacte, Sonia. « Ses toiles, réalisées autour des thématiques de l’identité et de l’exil, plaident la défense de la liberté de circulation et de la dignité des personnes, du respect des droits des migrants, de la fermeture des prisons pour étrangers, des droits des chibanis, de la justice pour les victimes de violences policières » précise l’équipe du futur café associatif. Après les « événements » de Calais le week-end dernier, cela devrait être une bouffée d’oxygène. Le collectif du RESF tiendra aussi une réunion durant cette manifestation (vendredi à 17h). Il y sera question du prochain festival « Les bienvenus », de la montée du racisme et des réponses à y apporter.

Jean-François Arnichand (La Marseillaise, le 10 février 2016)

Martigues. Concert de Christian Paccoud

le 10 février 2016

Maison des Jeunes et de la Culture
Boulevard Emile Zola
Martigues

Vendredi 12 février à 21h

L’auteur-compositeur-interprète Christian Paccoud sera en concert, avec son accordéon. Révélé au Printemps de Bourges 1986, Christian Paccoud fut l’invité de Jean Ferrat lors d’une émission « Vivement dimanche » que Michel Drucker avait consacré au créateur de « Ma France ».

Spectacle. Marie-Claude Vaillant-Couturier

le 09 février 2016

13e et 14e arr. de Marseille. Ravier met la culture au pas de l’oie

le 09 février 2016

13e et 14e arr. de Marseille. Ravier met la culture au pas de l’oie

La Busserine. L’Espace culturel de cette cité des quartiers Nord devrait fermer le 22 février. Trente ans de travail foulés au pied par le Maire d’extrême droite.

« N’allez pas chercher plus loin, la fermeture annoncée du centre culturel, c’est signé Ravier ». Daouda, animateur d’une association au cœur de la Busserine, une cité populaire des 13e 14e arrondissements ne se fait aucune illusion. « La Mairie a prétexté des travaux de rénovation des locaux et de mise en conformité avec les normes d’accueil mais tout çà, c’est bidon. La vraie raison, c’est que le travail de l’espace culturel leur fait peur ». Et Hassan de s’interroger : « L’espace culturel d’abord et après quoi ? » Ce lieu qui peut afficher avec fierté trente années d’activité pour donner du sens au « vivre ensemble » et à la multiplicité des cultures qui font la richesse de la ville est donc condamné sur simple signature du Maire de secteur. « Cela s’est fait en plusieurs temps », témoignent des animateurs du centre. « Ils se sont alarmés de deux spectacles, l’un des théâtre et l’autre de danse, faisant référence, sans agressivité particulière, au passé colonial de la France ». Ce ne sont pas en effet les sujets de prédilection du Front national qui, au sein de la Mairie des 13ème et 14ème arrondissements, a nommé un Adjoint à « la culture et à l’identité ». Le Maire à qui « la question a été posée sur ce singulier inquiétant, a répondu qu’il aimait toutes cultures pourvu qu’elles ne mélangent pas ».

Plus de budget pour l’espace culturel

Contraint de faire contre mauvaise fortune bon cœur, les spectacles ont pu avoir lieu, Mais les fins stratèges du Front national se sont saisis d’une obligation de mener des travaux pour mettre l’espace en conformité avec les nomes d’accessibilité, pour rayer d’un trait de plume les 100.000 euros de budget de fonctionnement. Un empressement plus que suspect quand on sait que les travaux ne devront commencer qu’en 2017. Mais qu’à cela ne tienne, des locaux seront mis à la disposition des animateurs par la Mairie. Ils pourront ainsi prêter la main à l’édifiant programme culturel concocté par les intellectuels du Front. « Des médiévales, un téléton et quelques après midi dansants pour le troisième âge. Nous leur avons proposé d’adapter certains de nos spectacles pour les faire tourner en milieu scolaire. Mais cela est resté sans suite et l’ordre nous a été donné de rejoindre les locaux de la Mairie le 22 février, à la fin des vacances scolaires ». On est loin de tout le travail effectué par le centre en direction des écoles, des jeunes du quartier, des habitants de la cité. Un travail axé sur la cohabitation harmonieuse entre les différentes communautés. Comme Daouda, dans la cité, personne ne se fait d’illusion quant à la volonté de Ravier de se débarrasser de l’espace culturel Busserine comme du centre social de Frais Vallon. « Le responsable d’une structure d’accueil pour handicapés s’est dit consterné que la salle qui était consacrée aux activités corporelles leur soit désormais interdite » La FSU et la CGT ont également exprimé leur indignation et un collectif de soutien s’est constitué pour soutenir l’espace culturel.

Gérard Lanux (La Marseillaise, le 9 février 2016)

La naissance des Bourses du Travail

le 07 février 2016

La naissance des Bourses du Travail

Non-renouvellement de baux, subventions supprimées… Les Bourses du Travail sont aujourd'hui menacées. Retour sur l’histoire de ces lieux de libertés syndicales.

A la fin du XIXe siècle, les syndicats ouvriers s’organisent et, dans différentes villes, ils se regroupent en « union locale des chambres syndicales ouvrières ». Leur existence légale est reconnue depuis 1884. Les ouvriers ont le droit de se concerter, de se réunir, de former des unions mais, la même loi leur interdit de posséder un local.

Les syndicats sont obligés, le plus souvent, de se réunir dans les cafés et la police ne se prive pas de venir écouter toutes les propositions d’actions, repérer les principaux meneurs et dresser ses listes de « personnes dangereuses ». Pour les syndicats, il est nécessaire d’obtenir un local pour pouvoir se réunir à l’abri et se concerter.

A cette époque, les syndicats ressentent le besoin de se fédérer pour se développer et agir avec succès. Obtenir un local municipal leur parait être la solution miracle. Ils demandent donc aux municipalités de mettre gratuitement des locaux à leur disposition.

La question d’un local pour les travailleurs s’était déjà posée en 1790, avant la loi Le Chapelier. Il s’agissait de créer des organismes où seraient concentrées les offres et demandes de main d’œuvre.

En 1848, la question est à nouveau posée : le Député Ducoux déclare à l’Assemblée, à propos de la Bourse des finances : « Que nos agioteurs se promènent dans un palace somptueux, peu m’importe, mais accordez-moi un modeste asile, un lieu de réunion pour les travailleurs ». Une première tentative est réalisée sous la Commune de Paris, avec la création d’agences gratuites pour l’embauche dans les Mairies d’arrondissement.

Un nouveau projet est présenté au conseil municipal de Paris en 1875. Deux salles sont demandées dans la ville, « afin de pouvoir abriter les groupes d’ouvriers qui se réunissent chaque matin pour l’embauche ».

Le débat revient avec la crise des années 1880 et une commission conclut à l’utilité de bourses du travail qui fourniraient une salle aux réunions ayant pour objet de traiter des rapports de l’offre et de la demande du travail. Munis de bureaux, ces établissements pourraient enregistrer et communiquer aux intéressés les différents besoins, remplaçant ainsi les bureaux de placement.

Les principaux prix du travail devraient y être publiés chaque semaine, comme devraient être fournis à tous les intéressés des renseignements sur l’état des rapports entre offre et demande dans les principales villes de France et de l’étranger.

Pour le patronat, « l’établissement d’une bourse du travail, vaste hall où se débattraient les questions de l’offre et de la demande du travail, rendrait les plus grands services ».

Pour lui, le but est d’installer une institution capable de mettre en relation chômeurs et employeurs, et d’organiser la mobilité de la main d’œuvre pour aboutir à un équilibre entre offre et demande sur le marché du travail. Les ouvriers souhaitent organiser eux-mêmes la recherche du travail, contrôler l’embauche et échapper aux bureaux de placement existants. C’est le vieux rêve ouvrier de contrôle du marché du travail.

La seconde Bourse du Travail en France ouvre à Marseille en 1888

Une nouvelle demande est formulée en 1886, qui aboutira : le 3 février 1887, le Conseil municipal de Paris remet aux syndicats l’immeuble de la rue Jean-Jacques Rousseau. C’est la première Bourse du Travail. La seconde verra le jour l’année suivante, à Marseille.

Cette création a été possible parce que, à l’origine, les bourses du travail sont des bureaux de placement assurés par les syndicats. Des bureaux privés de placements existaient, ils étaient payants et en nombre très insuffisant. Une Bourse du Travail offre un bureau de placement gratuit pour les travailleurs.

Le principe est inspiré du compagnonnage où l’ouvrier arrivant dans une ville se rend à la maison des Compagnons pour trouver travail et hébergement.

De la part des autorités municipales, il s’agit clairement de la tentative de placer sous contrôle les chambres syndicales. « Face à l’ampleur du développement et de la coordination des chambres syndicales, les municipalités cherchèrent alors à encadrer le syndicalisme en créant les bourses du travail »(1).

Des bureaux et des salles de réunion sont mis à leur disposition mais, des missions de nature sociales leur sont attribuées : office de placement et missions d’éducation ouvrière. Le but espéré est évident : avec un caractère d’utilité publique et percevant des subventions, les syndicats relâcheront leur mission de défense des intérêts des salariés.

Une municipalité y trouve son compte, puisque du travail est donné aux ouvriers. Le syndicat, lui, bénéficie d’un local et propose l’adhésion à celui qui se présente. En outre, les syndicats refusent tout placement en période de grève. Pour le courant syndicaliste révolutionnaire, qui est majoritaire, les bourses du travail participent à la structuration syndicale de la classe ouvrière et à l’enracinement de la conscience de classe des travailleurs.

Les socialistes sont favorables au projet : la bourse administrée par les syndicats eux-mêmes offre des moyens de propagande et de recrutement. Pour les partisans de Jules Guesde, les bourses du travail deviendront des centres de réunions ouvrières et des noyaux révolutionnaires.

Les bourses du travail vont permettre l’autonomie du syndicat. Leur formation va établir des relations permanentes et solides entre les organisations ouvrières et leur permettra de s’entendre. C’est grâce à elles que les syndicats pourront s’unir. D’abord par branches professionnelles pour la défense des intérêts de leur catégorie puis se fédérer.

Et l’exemple fait école. Après Paris : Marseille, Béziers, Sète, Montpellier, Lyon, Saint-Étienne, Nîmes, Toulouse, Bordeaux, Toulon, Cholet... On compte 157 bourses du travail en 1908.

Récit Raymond Bizot (La Marseillaise, le 7 février 2016)

(1) J. Sohier, Le syndicalisme en France, 2010

Le Rove. Plus de 300 personnes au « piquet » des Quartiers Nord

le 07 février 2016

Le Rove. Plus de 300 personnes au « piquet » des Quartiers Nord

Saison 13. Le groupe marseillais présentait son dernier spectacle vendredi soir au gymnase municipal, une comédie musicale et… sociale.

Chaude ambiance au gymnase du Rove vendredi soir pour le spectacle du groupe Quartiers Nord venu présenter son dernier spectacle « Tous au piquet », une comédie musicale et… sociale.

Proposé par la municipalité dans le cadre de sa programmation culturelle de la saison 2015/2016 au sein du dispositif Saison 13, cette soirée a rencontré un vif succès populaire. Plus de 300 personnes ont assisté à ce spectacle plein d’humour, d’humanité, de militantisme et de rock.

Réunis autour d’un piquet de grève, les ouvriers d’une usine en lutte s’organisent, confrontent leurs points de vue, se racontent. Entre huis clos et mondialisation, confidences et déclarations militantes, souvenirs et tranches de vie, doutes et espoirs, ils refont le monde en chansons.

Après avoir recueilli des témoignages oraux et écrits sur la mémoire ouvrière de la région marseillaise, le groupe Quartiers Nord passe cette mémoire au crible de sa verve déjantée pour en tirer l’essence revendicative et livrer un spectacle vivant et décalé comme il en a le secret, mêlant théâtre, chansons et musique, une grande fresque sociale décrivant à la fois cette aventure humaine, ses solidarités, mais aussi son utilité pour la satisfaction des besoins des populations.

Le nombreux public a accueilli avec enthousiaste ce piquet de grève. Le Maire Georges Rosso et son Adjoint à la culture Paul Sabatino étaient ravis de cette belle ambiance.

Un grand bravo aux musiciens, chanteurs, comédiens, techniciens pour leur prestation : Robert Rock Rossi chant, Gilbert Tonton Donzel chant, Frédéric Achard chant, Marie Démon chant, Amandine Buixeda chant, Jean Gomez chant, Alain Loise Chiarazzo guitare, Thierry Massé claviers, Lionel Rigouléou, Romieu tampura, Jérôme Leroy sax/accordéon, John Massa sax, Christophe Tof Moura trompette, Étienne Jesel basse, Guillaume Bonnet batterie ; son : Ali Laouamen, lumières : Richard Psourtseff, régie générale : Jean-Yves Scour.

La Marseillaise, le 7 février 2016

Textes des chansons : Robert Rossi / Gilbert Donzel, dialogues : André Lévêque / Robert Rossi / Gilbert Donzel ; Musique : Alain Chiarazzo, mise en scène : André Lévêque. Retrouvez les quartiers Nord sur www.quartiersnord.com et leur page Facebook. Photos et vidéos du 5 février sur la page facebook de la Cabro d’Or.

Documentaire. « Merci patron », l’arme de l’ironie

le 04 février 2016

Documentaire. « Merci patron », l’arme de l’ironie

François Ruffin, journaliste à « Fakir », présente ce soir au cinéma Les Variétés à Marseille, son premier film en forme de « fable sur la lutte des classes ».

A l’automne 2012, François Ruffin se sent « morose dans un pays morose ». Quand surgit la polémique sur Bernard Arnault qui veut s’auto-délocaliser en Belgique, « les gens croyaient qu’il voulait devenir Belge pour des raisons fiscales, alors qu’il aime le chocolat », glisse avec malice celui qui va prendre le contre-pied et se lancer dans un road movie pour rétablir l’image de l’homme le plus riche de France « dont on n’imagine pas les problèmes ! » Il se transforme en « Bernardman » pour réconcilier la France d’en haut avec la France d’en bas en quelque sorte.

Plus sérieusement, François Ruffin, originaire d’Amiens, part de sa propre expérience : « Depuis 16 ans, avec "Fakir", on a eu notre dose en plans sociaux ! Whirlpool, les papiers peints Abélia, Magneti Marelli, Honeywell, Goodyear évidemment, et les chips Flodor… Même les patates de Picardie ont morflé ! » Mais le ton devient plus sombre quand il évoque « les salariés qui s’enchaînaient aux grilles, puis après la misère, ceux qui te disaient qu’à Noël ils allaient ouvrir le gaz, ceux qui passaient à l’acte à Conti… »

Cette colère sourde qui le rongeait, « il fallait que je la transforme en humour. En faire autre chose. Sinon, c’est pas bon ».

Ceux qui vivent avec 4 euros par jour

De ses pérégrinations avec Fakir et de ses reportages pour l’émission de Daniel Mermet "Là-bas si j’y suis", François Ruffin avait déjà la matière « organique », des salariés qu’il avait déjà rencontrés, comme ceux de la Samaritaine. L’idée lui vient de leur proposer de prendre des actions à LVMH, afin de pouvoir être invités lors de l’assemblée générale annuelle des actionnaires, et dire à Bernard Arnault tout le bien qu’ils pensent de lui. Las ! Ça ne se passe pas comme prévu, et il se fait proprement jeter par le service d’ordre du patron.

Loin de se décourager, il jette alors son dévolu sur la famille Klur. Tous les deux travaillaient dans l’usine Ecce, à Poix-du-Nord (59), où étaient fabriqués les costumes Kenzo, une marque du groupe LVMH. Mais, en 2007, ils sont licenciés, comme 147 autres, quand la production est délocalisée en Pologne. Serge et Jocelyne ne retrouvent pas de boulot, c’est la dégringolade : « On doit vivre avec 4 euros par jour, c’est l’assistante sociale qui a calculé le budget », explique Serge. Les factures s’accumulent… quand arrive le coup de grâce : les créanciers menacent de saisir la maison. Pour Serge, il n’y a plus qu’une solution : « Y foutre le feu » pour que personne ne s’en empare.

Un Michaël Moore picard ?

Alors, François Ruffin débarque, avec son camion, son T-shirt et sa casquette blancs où il est écrit « I love Bernard », à l’effigie du puissant PDG. Tel un Michaël Moore picard, il se lance dans le plus incroyable scénario où se mêlent « suspense, émotion, rigolade et même espionnage. Un véritable thriller social ! » Avec la complicité des Klur et de quelques soutiens locaux, il va, de manière incroyable, rouler Bernard Arnault et ses sbires dans la farine. On se pince devant une scène improbable dans la cuisine, en « caméra cachée », quand un ex-commissaire des RG, devenu chef de la sécurité du groupe, ose avouer : « Ce sont les minorités agissantes qui font tout ! » Ou le rôle que joue, bien malgré lui, l’élu PS Marc-Antoine Jamet, Secrétaire général de LVMH.

Et on s’interroge : le colosse aurait-il les pieds d’argile ? L’homme devant lequel tout le monde se prosterne tremblerait-il devant ses victimes ?

Entre Pieds-Nickelés et Deschiens, le film « est une fable sur la lutte des classes. Les pauvres, avec les Klur d’un côté, contre l’oligarchie de la richesse et ses gardiens. Mais ce sont les dirigeants de LVMH qui ont inventé les rebondissements. J’espère qu’ils ne vont pas me réclamer de droits d’auteur ! », poursuit François Ruffin. Quant aux intervenants du film, les Klur en tête, parce qu’ils n’ont rien à perdre, ils sont incroyables. Et la fin de l’histoire est heureuse... Ça fait du bien et c’est jubilatoire.

Nathalie Pioch (La Marseillaise, le 4 février 2016)