Collectif culture du PCF

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Fête Offensive. La chorale

le 26 June 2012

Fête Offensive. La chorale

Fête Offensive à Septèmes. Sans complaisance

le 25 June 2012

Fête Offensive à Septèmes. Sans complaisance

Aujourd'hui se poursuit à Fabrégoule la « Fête Offensive » a laquelle Pierre Laurent a donné le ton : la marche des forces de Gauche se poursuit le poing levé pour réussir le changement.

17h, après un débat sur l'école un 50e anniversaire de d'indépendance de l'Algérie, les projections des films de Roland Cottet et « Nous Princesses de Clèves », un accueil des nouveaux adhérents par Pierre Laurent lui-même, ils lâchent les stands pour se rassembler devant la grande scène. Mais c'est pour mieux « ne rien lâcher » : le Secrétaire national du PCF y donne un meeting combatif.

Entouré de Patrick Magro, Nathalie Lefèvre, Jean-Marc Coppola, Pierre Dharréville et Isabelle Pasquet, Pierre Laurent dit sa « joie » de se retrouver ainsi « à venir soutenir les luttes de votre département ». Et Pierre Dharréville de saluer dans l'assistance les efforts de résistance des salariés de Fralib « qui ont fait face aux actionnaire d'une grande multinationale », du Grand Conseil de la Mutualité « qui se dresse contre le dépérissement des Centres de santé », de la SNCM « qui attendent confirmations que la proposition de loi est bien mise à l'ordre du jour de l'Assemblée Nationale », de Lyondell-Basel ou de Resf « qui ont résisté à la chasse à l'homme et sont traités comme des criminels ». Il est question de soutenir encore et toujours ceux qui ont traversé des océans d'angoisse avant que le vent tourne. Car sa force peut encore retomber. Pas question pour le Front de Gauche de s'arrêter au milieu du gué.

Pierre Laurent est là en terrain ami. Des amis rompus aux luttes qu'il faut bien aujourd'hui encore revigorer pour garder un cap fragile. Cauchemar du sarkosisme éteint et campagne exemplaire du Front de Gauche en tête, il évoque une bataille menée « avec toutes les forces de Gauche et avec lesquelles le gouvernement devra compter car la victoire de François Hollande est celle de toutes ces forces ». Tout en appelant à « résister aux forces de Droite et au Medef ». Une Droite qui resserre maintenant ses rangs contre la moindre égratignure de ses privilèges, refusant le message des urnes.

Rien ne sert de courir, il faut pactiser justement

Le Secrétaire national du PCF craint que les belles promesses ne s'étiolent. « Nous avons décidé ensemble de ne pas participer à ce gouvernement », assume-t-il en toute lucidité. Précisant : « nous gardons notre liberté d'agir pour apporter des solutions dont toute la Gauche aura besoin ». A commencer par une vigilance exercée sur la renégociation promise du traité budgétaire concocté par le couple Sarkozy-Merkel. Pierre Laurent reste inflexible : « si on ressort du sommet européen avec ce pacte inchangé dans le traité budgétaire, nos parlementaires refuserons de le ratifier, même si Hollande le demande ».

Le Secrétaire national adresse alors un message au gouvernement : « rien ne sert de se presser, vous pouvez mener la bataille pour une autre Europe en vous adossant au peuple qui vient de vous élire afin de renoncer à l'austérité servie par Angela Merkel ». Une considération qui n'émane pas des seuls communistes, tient-il à souligner mais « du mouvement des jeunes socialistes de France, d'Autriche, d'Allemagne et d'Espagne ».

Autre campagne sur les rails : « pour les salaires et l'emploi il faudra dépasser les tables rondes pour des mesures concrètes », insiste Pierre Laurent. Maintenant que la Gauche a tous les pouvoirs, elle doit « retrouver celui de la liberté d'utiliser les fonds publics ». Le déclin du PCF n'est donc pas d'actualité.

La Marseillaise, le 24 juin 2012

Festival d'Avignon. "Filliation"

le 25 June 2012

Festival d'Avignon.

Salle de La Rotonde

rue Jean Catelas

Avignon

Mercredi 11 juillet à 11h

Jeudi 12 juillet à 11h

Vendredi 13 juillet à 11h

Djam Deblues prend part à l'Offensive

le 25 June 2012

Djam Deblues prend part à l'Offensive

Djam Deblues, 55 ans, chante ce qu'il aime à appeler, « ses marseillades », des reprises de chansons populaires qu'il se réapproprie afin de leur donner une saveur locale. Parmi beaucoup d'autres exemples : « Quand on a que l'OM » soit « un chant anti supporters » inspiré du célèbre « Quand on a que l'amour » de Jacques Brel.

Il sera aujourd'hui 14h à la fête Offensive, avec sa guitare bien sûr, mais également « avec toute son expérience » dans le cadre du débat « Ecole, culture, jeunesse » qui verra sa participation.

La Marseillaise. Pourquoi particillez-vous à cette fête et quelles sont vos attentes ?

Djam Deblues. J'ai été amicalement invité à y participer. Je pense que l'on a voulu proposer une parole, une approche locale que l'on retrouve au travers de mes « marseillades ». Je pense également inviter un ami qui fait du slam car c'est une forme d'expression appréciée chez les jeunes. Concernant le débat qui suivra, il me semble important de partager mon expérience. J'espère d'ailleurs que tous les acteurs présents auront pas mal de choses à dire pour qu'il soit intéressant et animé. Je me sens concerné par ce genre d'initiative car moi-même, dans le passé, j'ai eu à intervenir dans des facultés et puis ma mère était institutrice.

La Marseillaise. Comment vous définiriez-vous en tant qu'artiste ?

Djam Deblues. Il est vrai que j'ai un répertoire engagé. Mes chansons traitent de l'exclusion, du racisme et de la haine. Je me suis véritablement rendu compte de mon engagement lorsque j'ai commencé la musique, voilà presque dix ans maintenant. Dans mon écriture vivent certaines idées, certains combats sociaux. Je prépare actuellement une version « très marseillaise » de l'hymne français dirigée contre le Front national. Par le passé, j'ai pris également part à quelques actions. J'ai été porte-parole de « La Journée sans Immigrés » par exemple.

La Marseillaise. Quels sont vos liens avec le PCF 13, organisateur de l'événement ?

Djam Deblues. Je me considère comme un électron libre, sans aucune étiquette politique. Non pas par rejet mais plutôt parce que je le ressens comme ça. J'ai de nombreux amis communistes mais également d'EELV ou du Front de Gauche en général ; je navigue dans des milieux différents. Par contre je ne suis pas de Droite, je suis anti-capitaliste.

La Marseillaise. Quels sont les combats que vous mènerez dans le futur ?

Djam Deblues. Je vais composer quelque chose pour la marche de l'égalité qui se tiendra le 7 juillet prochain avec une idée précise à véhiculer : accepter les différences.

Et je suis aussi anti-Marseille Provence 2013 car c'est un rejet du côté populaire de la ville.

Propos recueillis par Florian Vidal (La Marseillaise, le 23 juin 2012)

« La culture pour tous, c'est le chemin de la liberté »

le 25 June 2012

« La culture pour tous, c'est le chemin de la liberté »

D'Erevan à l'Estaque. Tout un voyage, des histoires de vie, tragiques ou heureuses. Celle que raconte Roland Cottet, auteur-réalisateur-documentariste, créateur en 1988 du département Image et Son de l'Université de Provence, était pourtant plus qu'improbable. Comme la rencontre entre Gayané Hovhanissyan, soprano arménienne contrainte de fuir son pays en raison de la guerre et de la famine, et les enfants du quartier de l'Estaque.

« Sans papiers, cette diva arménienne, ne peut chanter à l'Opéra », déplore Roland Cottet. Une période malheureuse qui trouvera cependant une issue éclatante avec la rencontre avec l'Harmonie quelque peu décrépie de ce quartier marseillais, plus séduite par les parties de belote, le loto et les soirées dansantes que les grands airs du répertoire classique.

Aucun enfant ne connaissait la musique

Roland Cottet n'imaginait combien cette histoire allait le happer. « C'est le hasard qui m'a conduit à tourner ce film. Au départ, je pensais me consacrer à un reportage sur la mosaïque des communautés marseillaises. Sur le conseil d'un sociologue qui m'avait dit que le quartier de l'Estaque, c'est Marseille en réduction ». Le réalisateur n'y trouve pas son compte mais réalise un film de 25 minutes autour de la naissance du Choeur lyrique des enfants, fruit de la rencontre entre la soprano arménienne et des enfants de toutes cultures, de toutes origines et religions. Un film qu'il offre à ces musiciens en culottes courtes, dont aucun, probablement, n'avait de notions musicales. Descendants, de Kabyles, d'Arméniens, d'Espagnols, de Gitans qui allaient bientôt chanter Verdi, Bellini, Pergolèse ou Bizet, avec l'appui enflammé de Gayané Hovhannissyan.

Un nouvel opéra en préparation

Guy Hermier, Député communiste des quartiers nord est, avec quelques amis, l'un des seuls à soutenir le projet de la cantatrice et son aventure avec les enfants. Le Stabat mater de Pergolèse, sera donné à la Criée, d'autres oeuvres au Toursky et un nouvel opéra est en préparation. C'est cette aventure à donner le frisson qu'a filmé Roland Cottet, dont la première diffusion a eu lieu au cinéma l'Alhambra en janvier 2011. Depuis, la chaîne de télévision Arte s'est dite très intéressée par l'achat de ce film, dont une version courte (52mn) sera présenté au public de la fête du PCF à Fabrégoules aujourd'hui à 14h30.

« Aucune culture ne-st vraiment élitiste », défend Roland Cottet. « Du moment qu'on la rend accessible à tous, elle ouvre sur la liberté ». C'est là le vrai sujet de ce film sensible et généreux.

Propos recueillis par La Marseillaise, le 23 juin 2012

Fabrégoules. Pierre Domenguès, un militant rock

le 24 June 2012

Fabrégoules. Pierre Domenguès, un militant rock

Pierre est le chanteur du groupe de rock "Les Colporteurs". Ceux-ci sont des militants très engagés et se produisent demain soir à 21h, dans le cadre de la fête offensive du PCF. Mais ce n'est pas tout, le compositeur participe également au débat « Ecole, culture, jeunesse » avant de dédicacer son premier roman intitulé « Poison heart », une œuvre rock qui transporte.

La Marseillaise. Pourquoi participer à ce débat ?

Pierre Domenguès. J'aime bien parler de la place de l'artiste et de la culture à l'école. Ce qui est intéressant c'est que je peux intervenir en tant que pratiquant et artiste militant. Il est tant de décentraliser la fonction de l'artiste pour qu'il se rapproche plus du public. Ce genre de débat peut également permettre de faire un état des lieux, de faire des propositions et de s'entourer pour faire avancer les projets.

La Marseillaise. Quelles sont les valeurs que les colporteurs défendent ?

Pierre Domenguès. Dans le groupe on s'engage, les membres sont des militants syndicaux et associatifs. On essaie de développer des projets accessibles à tous au travers d'actions solidaires. On a monté une école de musique sociale (Robin des Bois) pour accueillir le plus large public possible. On essaie de pallier à ce qui ne se fait plus chez les professionnels. Même dans le côté écriture j'essaie d'exprimer ces idées.

La Marseillaise. A l'issue de ces élections, quel est votre ressenti ?

Pierre Domenguès. Le FN à 18% c'est grave ! Même si je suis content que le Front de Gauche ait fait un bon score aux présidentielles, rien n'est réglé. Ce score me fait peur, surtout que ce n'est pas un vote de colère, mais un vote d'ignorance. Aujourd'hui, les gens ont peur les uns des autres.

La Marseillaise. Comment le mettre en lien avec la culture et la société actuelle ?

Pierre Domenguès. On est dans une société ou les gens ne se parlent pas, où on ne cherche plus à aller vers l'autre. La culture est nécessaire car c'est la connaissance et la rencontre avec les autres. Quand on se connaît on peut mieux connaître les autres et former des passerelles plutôt que des barrières. A l'époque, l'éducation populaire fournissait les moyens pour la culture. Maintenant avec la surcharge des classes c'est plus difficile. A l'école on fait entrer une culture de consommation. Il faut que ça change, il faut qu'elle ait un sens dans le projet pédagogique car elle est indispensable. Il faut que les enseignants aient les moyens de le faire. C'est bien d'emmener les classes aux spectacles mais la création c'est mieux. Tout le monde est capable de créer et de trouver des valeurs et du sens et c'est là qu'il faut accompagner les jeunes. Pour ça, il y a un très gros boulot à faire.

Bien sûr, il y a des contre exemples, là où les profs sont hyper impliqués, mais ce sont des exceptions.

Propos recueillis par Sandra Moutoussamy (La Marseillaise, le 22 juin 2012)

Fabrègoules. « Il était temps que la colonisation cesse en Algérie »

le 24 June 2012

Fabrègoules. « Il était temps que la colonisation cesse en Algérie »

Le programme de ces deux journées s'ouvre samedi matin à 11h par un débat autour de « l'Algérie cinquante ans après l'indépendance ». Invité à y participer, Jacques Pradel, président de l'Association des pieds noirs progressistes et leurs amis (Apnpa), avance quelques pistes de réflexion(*).

La Marseillaise. Pourquoi participer à ce genre de débat ?

Jacques Pradel. Comme tous les pieds-noirs, je garde un attachement très fort à l'Algérie, mon pays. Je veux faire entendre ma voix pour dire qu'il était temps que la colonisation cesse et que la lutte pour l'indépendance était une cause juste. La colonisation des peuples est quelque chose d'inacceptable. C'est la négation de l'histoire d'un peuple au profit d'un autre. En Algérie, un dixième de la population était immigrée du fait du système colonial. En disant cela, je ne condamne pas de manière radicale les Européens d'Algérie, mais ils ont eu un rôle ambiguë car ils détenaient les pouvoirs politique et économique. Cela dit, la grande majorité d'entre eux était pauvre.

La Marseillaise. Votre position n'est-elle pas schizophrène ?

Jacques Pradel. Je l'assume complètement. Ceux qui ne l'assument pas sont restés dans la nostalgie d'une Algérie française. Ce sont ces pieds-noirs -pour la plupart d'extrême Droite- qui monopolisent la parole aujourd'hui. Ils n'ont pas bougé d'un iota leur position. Cette histoire reste douloureuse. Il n'y a pas d'autre moyen de recoller les morceaux si ce n'est en affrontant la réalité telle qu'elle a été décrite par les historiens.

La Marseillaise. Quelle « réalité » historique dénoncez-vous ?

Jacques Pradel. Je pense par exemple au statut algérien et au code de l'indigénat. Dans la tête de bon nombre de ces pieds-noirs, les Algériens de souche étaient, après tout, eux aussi français. Oui, sauf que c'était des « sujets » français et non des citoyens français… Avant la guerre 1939-45, ils n'avaient pas le droit de vote ! Et quand ils l'ont eu, leur voix ne pesait pas lourd. Ils votaient dans un deuxième collège qui avait autant de Députés que le premier (composé d'Européens), alors qu'ils étaient bien plus nombreux. En somme, dix voix d'Algériens de souche valaient une voix d'Européen d'Algérie. C'est justement pour faire entendre ces vérités que nous avons créé notre association. Il s'agit aussi de construire l'avenir pour permettre une réconciliation entre les deux rives de la Méditerranée.

Propos recueillis par Marjolaine Dihl (La Marseillaise, le 22 juin 2012)

(*) Sont également invités le journaliste, Pierre Daum, Aziz Benfadek (collectif solidarité maghreb) et J.-M. Guenod (Tbuiza Solidarité).

Régis Sauder Fête l'Offensive

le 22 June 2012

Régis Sauder Fête l'Offensive

Régis Sauder, cinéaste français engagé, participe au débat sur les thèmes engagés importants « École, culture, jeunesse ». Il a réalisé en 2010 un documentaire « Nous, Princesses de Clèves » dans lequel de jeunes lycéens d'un quartier Nord de Marseille s'approprient le célèbre roman « La Princesse de Clèves ». Ils y abordent des thèmes intemporels de la littérature, tels que l'amour ou les problèmes de société, sujets chers pour ce maître du documentaire.

La Marseillaise. Pourquoi participer à un tel débat ?

Régis Sauder. Tout d'abord parce qu'on m'y a invité (rires). Non, c'est surtout qu'il faut des gens pour parler de ces valeurs, et ce, peu importe leur parti politique, ça la gauche l'a bien compris. Ce sont des thèmes essentiels. À l'école la culture permet de redécouvrir les gens, et surtout les jeunes de quartier.

Moi je suis présent en tant que cinéaste, pour nourrir la discussion sur certains facteurs sociaux entre différents acteurs, comme les enseignants ou les jeunes.

La Marseillaise. Votre film, projeté samedi après-midi, a dû être fort enrichissant, autant pour vous que pour les jeunes non ?

Régis Sauder. C'est évident, professionnellement il m'a beaucoup apporté, et j'ai rencontré des gens très bien. Mais je me fais surtout le porteur d'un message, de l'image d'une jeunesse stigmatisée, mal éduquée à cause du système. Et ça il faut le dénoncer pour que ça puisse changer.

Pour les jeunes, c'était une aubaine, une action très valorisante. Ce qu'ils racontent tout au long du documentaire est particulièrement important et a un poids quasi poétique. On devrait les écouter plus souvent.

La Marseillaise. Les récentes élections ont changé le climat politique français, qu'attendez-vous de la nouvelle majorité ?

Régis Sauder. Ah, plein de choses. Il faut dire qu'après 5 ans de saccage du Service Public, tout est aujourd'hui à reconstruire. Il y a beaucoup d'attentes pour la jeunesse et les enseignants, de gros chantiers en perspective. L'ouverture de l'école sur des projets culturels d'accompagnement est une nécessité, qui a grand besoin de moyens pour être financée.

La Marseillaise. Vous avez déjà réalisé plusieurs documentaires, dont un « Passeur de vie » en 2003 qui a reçu le prix du festival du film d'Anger, à quand le prochain ?

Régis Sauder. Très bientôt, on vient tout juste d'en finir un sur la psychiatrie en détention, sujet qui touche complètement le Service Public, il sera en compétition dans la section documentaire du FID. Vous pourrez aller le voir lors de ses représentations sur Marseille, le 5 juillet à la Criée et le 6 à la Variété.

Propos recueillis par Daphnés Desjardin (La Marseillaise, le 21 juin 2012)

Fabrègoules 2012. Festive et politique, la Fête Offensive

le 22 June 2012

Fabrègoules 2012. Festive et politique, la Fête Offensive

La Fête départementale du PCF se déroule ce week-end. Au programme débat, cinéma, meeting avec Pierre Laurent et concert avec Idir.

A peine remis d'une campagne électorale harassante, dont le point d'orgue aura été le meeting des plages du Prado, les militants communistes sont à nouveau sur la brèche et à l'offensive en plein préparatifs de leur fête fédérale, qui se déroule ce week-end dans le pare ombragé de Fabrégoules à Septèmes-les-Vallons.

Un rendez-vous politique et festif qui devrait tenir toutes ses promesses, avec la tenue de nombreux débats et animations musicales. Point d'orgue de cette partie sonore avec le chanteur Kabyle Idir, qui se produira à 17 heures sur la grande scène.

Il clôturera en musique ces moments de détente, de débats et d'échanges politiques, qui risquent d'être intenses, car se déroulant quelques jours seulement après la conférence nationale du PCF. Le meeting de Pierre Laurent programmé à 17 heures samedi sera on sans doute très attendu. Un grand rendez-vous populaire.

C'est la 4e édition de la fête Offensive, depuis que les communistes ont décidé de renouer avec les grands rendez-vous populaires, « Après des années de suspension, ils ont repris leurs habitudes en investissant Fabrégoules chaque week-end aux alentours du 25juin », indique Patrick Magro, l'un des animateurs de la fête. Car selon lui, cette fête mérite pleinement son nom de fête Offensive. Cette année plus que d'autres, « elle s'est préparée dans des conditions compliquées ».

Après avoir fait un essai sur un jour, puis être passé l'année dernière à deux jours, la fête s'est naturellement imposée, mais les problèmes de logistique sont devenus plus complexes. « Deux jours, c'est trois fois plus difficile » reconnaît Patrick Magro.

Forcément des valeurs sûres, comme le marché paysan, la librairie Diderot, et l'espace enfant dédié aux 6/12 ans, ou le concours de Pétanque organisé en collaboration avec notre journal seront des événements qui compteront. Sans compter sur l'inimitable aïoli de la section du PCF de Gardanne. Il y a toujours de quoi se restaurer, et ne pas mourir de soif. Samedi à midi l'apéro du Front de Gauche accompagné d'animation musicale par le groupe Mizhan Trio pourra donner le tempo. Une heure auparavant, un débat sur l'Algérie 50 ans après l'indépendance (11h) apportera une vision croisée et plurielle vue d'Algérie et d'ici. La question des pieds noir et la complexité par rapport à ceux qui sont restés et ceux qui sont partis seront forcément abordées. Un sujet important dans une région où 4 habitants sur 5 ont des liens avec l'Algérie. Harkis, pieds noir, appelés du contingent. Il s'agit d'aborder sereinement ce sujet qui suscite toujours autant les passions. Les cinéphiles ne seront pas en reste avec la projection d'Erevan à l'Estaque de Roland Cottet, "Des neiges du Kilimandjaro" en présence de Robert Guédiguian (samedi à 22h30), avant le concert des Colporteurs.

Le lendemain dimanche, l'académie Populaire entonnera des chants révolutionnaires, précédé du débat (16h) réussir le changement en présence de responsables politiques locaux.

Catherine Walgenwitz (La Marseillaise, le 21 juin 2012)

Paf 8 euros pour les deux jours.

De la Madrague à la Pointe rouge, Marseille accouche...

le 22 June 2012

De la Madrague à la Pointe rouge, Marseille accouche...

Pourquoi marseille a-t-elle été choisie comme capitale de la culture européenne en 2013 ?

Par Jacques Broda, sociologue.

Les villes ont-elles un inconscient ? Si oui l’inconscient de Marseille, c’est l’inconscient politique et dans ­l’inconscient politique, la parole du prolétaire. Cette parole, nous voulons la porter, la dé-porter au plus haut niveau, au sommet de la douleur, et de l’espoir. Marseille « capitale de la douleur », Marseille capitale du travail de la culture. De la culture du ­travail, femmes des dattes Micasar, dockers, réparations navales détruites, agroalimentaire détruit, hôpitaux en crise, syndicats flingués, Marseille résiste.

Le prolétaire du prolétaire est une femme. Sans consciences de classe, elle chauffe. ­Marseille est bouillante de haines racistes, machistes, de l’autre, fût-ce le même, on l’a choisi et on l’aime.

Marseille, capitale de l’amour bien fait, mal fait, vite fait.

Nous avons dit : « Ils naissent un couteau au cœur », quand les victimes deviennent des bourreaux, la politique comme amour de l’amour chute. Lové dans l’œuf du serpent, à travers la coquille on découvre la forme du monstre, né ange.

Quelle malédiction frappe cette ville, elle vote jusqu’à 30% pour le Front national, il double le Front de gauche ? Quelle malédiction frappe ses enfants ; dont un tiers vit en dessous du seuil de pauvreté.

J’ai toujours haï la facilité.

Nos textes porteront au sommet de ­l’universel, l’uni-vers-celles qui n’en peuvent plus d’aimer, ne pas être aimées. Et lui, il va, ou plutôt il rentre du « taf », nourrit ses enfants, attend juste un peu d’amour, de la tendresse, un geste insolent. Tu veux le plaisir sans le bonheur.

Nos écrits sont un geste d’ouverture, ils dévoilent le sang noir, le lait, et la semence. Ils disent l’instant précis où l’enfant apparaît non pas en salle de travail, mais dans le désir insensé de ses parents fous (d’amour).

Il dit l’instant in-ouï, où il a été pensé, conçu, désiré, parfois avorté, oui Marseille est folle d’amours, inaboutis. Si à cet instant, tu es ailleurs, laisse tomber l’affaire.

La caresse nous oblige, la main prolonge le visage quand elle frôle le visage, non pas pour lui filer une baffe, mais pour l’apaiser, le consoler, le baiser.

Le baiser profond est au fond à la ­recherche de l’âme, goûte dans la bouche de l’autre, la force du désir, le désir de la force d’aimer, autrement qu’aimer.

Car il s’agit bien ici d’aimer autrement qu’aimer, de dire autrement que dire, de faire autrement que faire, de baiser autrement que baiser après. Dans le silence.

La télé éteinte, l’ordi éteint, le portable éteint.

Dans le cri, l’étreinte a été fatale.

Le corps touche le corps, corps à corps, nous glissons de l’attention, à la responsabilité, forme politique de la tendresse. Marseille est une ville à responsabilité limitée, elle est responsable, mais pas trop, elle ne va pas au bout, elle se défausse, elle se défonce.

Au bord de la mer, j’en ai vu, un dimanche matin, à 7 heures, retamés, inertes, parlant la langue des signes, l’un rhabille l’autre, lui tape sur la joue, elle lui enfile les chaussettes, lui lace les lacets. D’autres jeunes, en emplois aidés, nettoient la plage. Et puis…

Elles viennent au port, J4, la Joliette, ­chercher de l’aide alimentaire. Au bord d’Arenc, partaient les trains pour les camps de la mort, raflés par les GMR (gardes mobiles républicains) et Pétain accueilli triomphant sur la Canebière. Marseille a été libérée par les tabors marocains.

Et mon père aussi, il en était, après l’Indochine, et la guerre d’Algérie. Marseille bloque les navires de guerre. Toi, tu enfantes dans la douleur, la solitude. Bien plus tard, le petit apprendra que son père l’a aimé plus que tout, que toutes, quand il est parti au front se faire flinguer pour la patrie, ou plutôt pour la liberté, car Marseille est apatride, sa patrie c’est la liberté, l’égalité et la fraternité. Cette patrie n’a pas de frontières, ni de Frontex, elle est internationaliste, sous-marine, souterraine.

Quand le père aime la mère, il lui offre cette patrie à travers son corps et son sexe d’homme, il lui donne les luttes, l’âme de son âme, celle du peuple. Il la prend de haut, de bien plus haut que le bout de ses seins, il la prend par la main, dans les reins. Cash. Une âme va naître d’une âme.

Elle le sait, elle le sent, elle l’accueille, le reçoit, lui parle doucement, elle pleure parce qu’au fond de ses entrailles, de son corps, de son désir et de la chair brûlante et humide, elle sait son âme, elle sait son âme ancestrale, du peuple, du clan, des folles et des demi-folles, cette âme devient vivante, elle est la vie, elle est l’amour, elle est son amour.

Il naîtra (ou pas) de cette étreinte, corps à corps, âme contre âme, âme de l’un dans l’âme de l’autre, âme de l’une bridant le sexe de l’autre. Confusion des corps, des sentiments, de l’âme universelle. Farida dit « l’âme c’est le collectif ». Le collectif des ancêtres associés pour fabriquer la nuque fragile de cette enfant fragile. Il en a fallu des esclaves et des morts pour arriver à toi. Ta cheville tient entre mes doigts, entre pouce et index, glisse la fragilité de l’âme de toutes les mères aux pieds nus, frappant à leur tour l’argile rouge.

Fière. Elle est fière, elle est fière d’elle. D’avoir accompli son devoir, son devoir conjugal, va bien au-delà : à son insu il ­accueille, et cueille le temps des cerises.

Tous les jours, toutes les nuits vers 2 heures du matin, Marseille accouche, et Marseille jouit de ne pas jouir. On n’entend rien. Il lui fait bouffer l’oreiller.

Nous dirons ces femmes et, hommes ­silencieux, aux cris ravalés, aux désirs avoués, aboutis, désaboutis, nous dirons la ­Marseille capitaliste, qui achète tout, vend tout, ne donne rien, ne prête rien, nous dirons la Marseille populaire, qui prête tout, donne tout, s’offre entièrement sans compter, ni lire ni écrire, car elle ne sait pas lire.

Ici, commence la culture, ici Marseille est capitale de la culture européenne, la culture des luttes, la culture de l’amour, la culture des mots, des gestes et des paroles. De Kafka, ­Milena et Mozart. Cette culture est enfouie dans tous les cimetières marins, dont nos corps sont les dépositaires avertis, cette culture des ancêtres assassinés, violés, exploités, bafoués, piétinés, remonte dans le sang de mes veines et de mes mots, et quand je dis et je fais je t’aime, c’est elle que je t’offre.

Jacques Broda (L'Humanité du 18 juin 2012)