Collectif culture du PCF

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Durance Trévaresse. Appel historique de Charles Tillon, le rebelle

le 17 June 2015

Durance Trévaresse. Appel historique de Charles Tillon, le rebelle

Ce 17 juin 1940, Charles Tillon, presque 43 ans, ajusteur de métier, a déjà une longue carrière de militant derrière lui: mutin de la Flotte française de la Méditerranée en 1919, condamné à cinq ans de bagne, syndicaliste à la CGT puis à la CGTU, il est membre du Bureau politique du PCF dès 1932, Député d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) en 1936. Le 17 juin 1940, le dirigeant communiste Charles Tillon (1897-1993) lançait depuis Gradignan un appel à la résistance contre l'occupant nazi. L'appel n'aura pas connu le même écho que celui du général De Gaulle, dont Charles Tillon sera le ministre à la Libération.

L'appel du 17 juin 1940 de Charles Tillon

"Les gouvernements bourgeois ont livré à Hitler et à Mussolini : l’Espagne, l’Autriche, l’Albanie et la Tchécoslovaquie... Et maintenant, ils livrent la France.

Ils ont tout trahi.

Après avoir livré les armées du Nord et de l’Est, après avoir livré Paris, ses usines, ses ouvriers, ils jugent pouvoir, avec le concours de Hitler , livrer le pays entier au fascisme.

Mais le peuple français ne veut pas de la misère de l’esclavage du fascisme.

Pas plus qu’il n’a voulu de la guerre des capitalistes.

Il est le nombre : uni, il sera la force.

Pour l’arrestation immédiate des traîtres

Pour un gouvernement populaire s’appuyant sur les masses, libérant les travailleurs, établissant la légalité du parti communiste, luttant contre le fascisme hitlérien et les 200 familles, s’entendant avec l’URSS pour une paix équitable, luttant pour l’indépendance nationale et prenant des mesures contre les organisations fascistes.

Peuple des usines, des champs, des magasins, des bureaux, commerçants, artisans et intellectuels, soldats, marins, aviateurs encore sous les armes, UNISSEZ VOUS DANS L’ACTION !"

Charles Tillon, Gradignan, 17 juin 1940

Section PCF Durance-Trévaresse

Histoire. Ces morts la tête haute face au peloton

le 17 June 2015

Histoire. Ces morts la tête haute face au peloton

La Maison de la Région accueille vendredi une rencontre débat autour du livre « Les Fusillés 1940-1944 ».

« Les Fusillés 1940-1944 ». Un livre publié aux Éditions de l’Atelier qui fera date. En effet, l’ouvrage est une mine d’informations regroupant des milliers de notices biographiques de résistants fusillés pendant la Seconde guerre mondiale. Le fruit de huit années durant lesquelles plus d’une centaine d’historiens ont travaillé.

Une rencontre-débat aura lieu vendredi à Marseille, à la Maison de la Région, en présence de Claude Pennetier, directeur du Maitron et chercheur au CNRS et de Robert Mencherini, historien ayant rédigé plusieurs notices dont notamment celles ayant trait aux résistants provençaux.

Jusqu’à présent, le dictionnaire du Maitron était la référence en matière de biographies de militants ouvriers et révolutionnaires. Avec ce dernier ouvrage, dans la même lignée, sont regroupés les condamnés à la peine capitale pour fait de résistance. Une première. « Il y a eu, au fil des décennies, des chiffres à discuter mais pas de listes, pas de dictionnaires, peu de biographies historiquement établies » expliquent les concepteurs du projet.

« D’habitude le Maitron avait un corps plus large de recherche, qui traversait les époques » explique Robert Mencherini. « Là, il s’agissait de rechercher dans les archives un profil bien défini ». Les sources reposent souvent sur « des découvertes réalisées dans les archives allemandes ». Basé sur le travail d’historien, le dictionnaire n’est pas exhaustif mais livre –au vu de l’épaisseur de l’ouvrage– un bel aperçu. « On avance au fur et à mesure ».

Un premier travail a consisté à redéfinir la notion de « fusillé » : les condamnés à mort par des tribunaux de la justice allemande ou de l’Etat français collaborationniste mais également des « otages » fusillés en représailles à des actions de résistance contre l’armée allemande. Le livre évoque également les femmes exécutées hors de France ou en France sans condamnation ainsi que les suicidés et morts sous la torture.

Répondant à une vision criminelle et méthodique de la justice, les traces administratives n’étaient pas rares. « Les Allemands avaient une gestion très administrative » souligne Robert Mencherini.

Au fil des 1952 pages, on retrouve la liste de figures de la Résistance (Manouchian, Môquet, Péri, Moulin, Albrecht…) ainsi que des noms moins connus mais dont les tragédies sont elles restées dans l’Histoire. On pense aux fusillés du Mont Valérien ou plus localement à ceux de la prison marseillaise des Baumettes ou du charnier de Signes. A noter que Mala Kriegel, résistante des FTP-MOI d’origine polonaise fusillée sommairement le 27 août 1944 pendant les combats de la Libération de Marseille alors qu’elle diffusait la Marseillaise figure en bonne place dans l’ouvrage.

Sébastien Madau (La Marseillaise, le 17 juin 2015)

Repères

Des héros en Provence. Vendredi, l’historien Robert Mencherini reviendra notamment sur les parcours de résistants provençaux tels Jacques Baby, Marcel Bonein, Lucien Vivaldi, Jean Venture et évoquera l’histoire du maquis du Fenouillet à la Roque d’Anthéron.

Mala Kriegel. A l’occasion des 70 ans de la mort de la résistante Mala Kriegel, interceptée puis fusillée alors qu’elle distribuait la Marseillaise, boulevard Oddo, nous étions largement revenus sur son engagement.

La Marseillaise, le 17 juin 2015

Réunion du collectif culture

le 16 June 2015

A la Maison des communistes
280, rue de Lyon
13015 - Marseille

Mardi 23 juin à 18h

UPR. « Fascime et grand capital »

le 14 June 2015

Charles Bianchéri. « On était dans une ambiance favorable »

le 11 June 2015

Charles Bianchéri. « On était dans une ambiance favorable »

Le résistant et militant communiste revient sur l’épisode des réquisitions d’entreprises à Marseille.

Ancien résistant, militant communiste, Charles Bianchéri s’est retrouvé au cœur de l’action des réquisitions des entreprises sous « gestion ouvrière » à Marseille à la libération.

La Marseillaise. Dans quelles circonstances vous-vous êtes retrouvé mêlé aux réquisitions des entreprises à Marseille ?

Charles Bianchéri. A la libération, j’avais 19 ans. Je ne travaillais dans aucune des entreprises qui ont été réquisitionnées. Mais j’étais le Secrétaire de la section du PCF dans le secteur de Menpenti où deux entreprises ont été réquisitionnées :  Les ADN (Aciéries du Nord) et la SPAE (Société provençale d’application électrique). Comme je n’ai pas pu m’engager dans l’armée pour finir la guerre, ce qui était ma volonté, je me suis lancé, en tant que responsable politique, dans ce qu’on avait appelé à l’époque la bataille de la production à l’initiative de la CGT et du Parti communiste.

La Marseillaise. Comment est née alors l’idée des réquisitions ?

Charles Bianchéri. Ces réquisitions se sont fait un peu à cause des circonstances, parce qu’elles s’imposaient et que le pays était écrasé. Il fallait que ces entreprises dont les patrons s’étaient, plus au moins, compromis lors de l’occupation, puissent produire des richesses pour aider le pays à se relever. Pour cela, on avait été grandement aidé par le Commissaire de la République,  Raymond Aubrac avec lequel on avait des contacts et des discussions. C’est armé du programme du CNR, et seulement de ce programme, qu’on s’est lancé dans la bataille de la production, contrairement à la calomnie qui nous accuse d’avoir voulu  instaurer les Soviets. C’était une gestion sous l’autorité du gouvernement.

La Marseillaise. Comment ont été organisées ces réquisitions ?

Charles Bianchéri. C’est avec le Commissaire de la République qu’a été décidé que ces entreprises auraient des comités de gestion qui seraient élus parmi les personnels et dans lesquels on réservait une place aux  anciens patrons. Parmi les 15 entreprises réquisitionnées, qui représentaient environ 15.000 salariés, il n'y avait que les patrons de Coder (construction de matériel ferroviaire) qui avaient accepté la place qu’on leur avait offerte.

La Marseillaise. Quelles ont été les mesures prises par ces comités de gestion ouvrière ?

Charles Bianchéri. On était dans une ambiance favorable. Mais, la gestion d’entreprises, par des hommes et des femmes qui n’avaient pas l’habitude, n a pas été une partie de plaisir. Surtout que la plupart des cadres et des dirigeants de ces entreprises a été virée soit parce qu’ils avaient collaboré, soit pour qu’ils ne mettent pas d’entraves au fonctionnement des entreprises.  Ça a été plus compliqué aux ADN, où il y avait 2.000 salariés, que la SPAE, où il y avait seulement quelques centaines de salariés. On avait travaillé sur les nouveaux  accords sur les salaires, sur le social… L’une des premières mesures, d’ailleurs, qu’on devait prendre, lorsque le comité de gestion a commencé à fonctionner, ça été de développer le social. Aux ADN on avait construit très rapidement, un centre éducateur. Un grand local, en face de l’entrée de l’usine qu’on avait baptisé Charles Nédélec, du nom de l’ancien Secrétaire général de l’Union départementale de la CGT, mort dans la résistance. Il y avait des projection de cinéma, du théâtre, des réunions publiques et une multitude de petits locaux qui servaient à la culture et comme sièges à de nombreuses associations sportives. C’est là où j’ai appris à jouer des échecs… On a eu également des problèmes financiers parce qu’il n’était pas possible d’avoir accès aux avoirs des entreprises dans les banques. Bref, on avait passé des nuits entières à discuter et à réfléchir pour savoir ce qu’il fallait faire. Dans cette organisation on trouvait surtout les délégués de la CGT qui avaient rempli des tâches énormes et qui étaient en contact permanent avec les salariés, d’ailleurs plus que le comité de gestion. Sur les 15 directeurs désignés par les comités de gestion 14 sont partis avec pour seule richesse l’estime et le respect des salariés qu’ils avaient dirigés.

Propos recueillis par Mustapha Chtioui (La Marseillaise, le 11 juin 2015)

8e arr. de Marseille. Une page d'histoire va disparaître

le 11 June 2015

Au centre social Mer et Colline
16, boulevard de la Verrerie
13008 - Marseille

Lundi 22 juin à 17h30

Une page d’histoire du Quartier de la Vieille Chapelle va disparaitre avec la destruction des bâtiments de la Compagnie du lin.

L’Observatoire des Quartiers Sud de Marseille invite à découvrir l’histoire particulière de cette entreprise et de son fondateur Jean Roumilhac, Franc-maçon, anarchiste, résistant, qui voulut faire de sa filature, la Compagnie du lin, une usine exemplaire.

Jean-Marie Guillon, historien, professeur des universités émérite (Université d’Aix-Marseille, UMR TELEMME), évoquera ce parcours militant hors normes.

Françoise Fontanelli, historienne, doctorante (Université d’Aix-Marseille, UMR TELEMME ; Università della Tuscia, Viterbo), suivra le Jean Roumilhac, militant libertaire.

Gérard Leidet, collaborateur du Maitron, Dictionnaire du mouvement ouvrier, présentera Les anarchistes, Dictionnaire du mouvement libertaire francophone.

Rencontre-débat autour du "Dictionnaire des fusillés"

le 11 June 2015

Assemblée Générale des "Amics de Mesclum". L'album photos de Pierre A.

le 10 June 2015

Assemblée Générale des

Port-de-Bouc. Howard Zinn, une histoire populaire américaine

le 09 June 2015

Port-de-Bouc. Howard Zinn, une histoire populaire américaine
Au Cinéma Le Melies
12, rue Denis Papin
Port-de-Bouc

Samedi 27 juin à 19h30

Rencontre exceptionnelle avec Daniel Mermet.

Historien et politologue américain, Howard Zinn, à l’instar de Noam Chomsky, fait partie des intellectuels dissidents qui ont fortement marqué la pensée contemporaine outre-Atlantique. Parmi ses œuvres de référence, "Une histoire populaire des Etats-Unis" (éditions Agone) a permis de construire une histoire collective, prenant en compte l’impact des mouvements ouvriers, qui dépasse largement les frontières des USA. Olivier Azam et Daniel Mermet en ont proposé une version cinématographique en plusieurs volets. Le cinéma le Méliès a l’honneur d’inviter Daniel Mermet, connu du public français pour son émission "Là-bas si j’y suis", afin de présenter la première partie d’une œuvre majeure, construite sur les écrits d’Howard Zinn, en partenariat avec la librairie l’Alinéa. 

Un film d'Olivier Azam, Daniel Mermet, avec Howard Zinn, Noam Chomsky (FR, 205, 1h45)

"Tant que les lapins n’avaient pas d’historiens, l’histoire était racontée par les chasseurs.". Avec l’énorme succès de son livre "Une histoire populaire des Etats-Unis", Howard Zinn a changé le regard des Américains sur eux-mêmes. Howard Zinn parle de ceux qui ne parlent pas dans l’histoire officielle, les esclaves, les Indiens, les déserteurs, les ouvrières du textile, les syndicalistes et tous les inaperçus en lutte pour briser leurs chaînes. 

Déroulée de la soirée

19h30. Buffet, rencontre avec Daniel Mermet et signature organisée avec l'Alinéa

20h30. Projection du film suivie d'un débat

Tarifs habituels du cinéma (+6€ buffet)

Réservations au 04 42 06 29 77
cinemelies@wanadoo.fr
www.cinemelies.fr

Gardanne. La nouvelle rame du Maitron

le 06 June 2015

Gardanne. La nouvelle rame du Maitron

Luttes sociales. Le dictionnaire biographique du mouvement ouvrier a fait l’objet d’une conférence à Gardanne.

La médiathèque de Gardanne a ouvert ses portes, jeudi, à trois conférenciers venus présenter le nouveau volume du Maitron, consacré aux anarchistes. Le célèbre dictionnaire biographique du mouvement ouvrier se voit ainsi complété de centaines de notices évoquant ceux que Gérard Leidet (association Provence, mémoire et mouvement ouvrier), Thierry Bertrand (Centre international de recherches sur l’anarchisme) et Françoise Fontanelli (chercheuse à l’UMR Telemme) ont souhaité mettre en lumière, « les obscurs et les sans-grades » ayant contribué, dans l’ombre des figures emblématiques, à forger l’Histoire ouvrière et sociale du pays.

C’est l’ambition originelle de Jean Maitron, premier historien en France à s’être penché sur les grands anonymes du militantisme, et ce dès la fin des années 50. Un travail colossal visant à célébrer un siècle et demi de luttes en redonnant leur place aux principaux acteurs du progrès social.

À la mort de Maitron en 1987, d’autres ont pris la relève. Gérard Leidet, dans la première partie de la conférence consacrée au survol d’une encyclopédie homérique, précise : « Le Maitron, ce sont des dizaines de tomes et des dictionnaires thématiques, consacrés par exemple aux cheminots, aux coopérateurs, aux fusillés… C’est ainsi qu’on en est arrivé à élaborer celui des anarchistes. » Le petit dernier a vu émerger dans les discussions un nom connu des Gardannais -le prénom, un peu moins- : Paul-Auguste Meï (1897-1986), oncle du Maire actuel de Gardanne, Roger Meï (qui a lui aussi sa notice dans le Maitron, mais évidemment pas au même chapitre). Ouvrier mécanicien aux chantiers de la Société provençale de constructions navales de La Ciotat, mutilé de guerre, Paul-Auguste Meï, militant en vue pour ses prises de position pacifistes, s’était malgré lui lesté d’un bon nombre de policiers qui le suivaient à la trace… « Sur sa tombe à La Ciotat, ne figure qu’une phrase, indique Thierry Bertrand : Paul-Auguste Meï, victime de la guerre des hommes. »

Témoignage des « sans-voix » qui ont écrit l’Histoire

Si le Maitron et ses déclinaisons répertorient les militants de toute la France, le lieu choisi pour la conférence a incité les intervenants à présenter des personnalités de Marseille et des alentours. « On n’a pas réussi à trouver des traces d’anarchistes gardannais, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas eu ! » Leur travail, basé sur la collecte parfois fastidieuse de témoignages écrits ou oraux, est soumis à ces difficultés rencontrées par tout historien. Pour autant, les recherches se révèlent souvent fructueuses et les nouvelles technologies permettent au Maitron de s’enrichir : « Le papier fige l’écrit », reconnaît Gérard Leidet, « il nous est arrivé de dénicher de nouvelles données alors que les livres étaient imprimés. » Le « Maitron en ligne », que les chercheurs peuvent amender en temps réel, leur permet de mettre à jour les notices.

Françoise Fontanelli, pour sa part, s’est intéressée aux femmes, sous-représentées. Mais aussi à ceux qu’elle nomme « les Marseillais temporaires », ces militants venus d’Espagne, d’Italie surtout. Dans les années 20 et 30, « beaucoup ont eu une activité syndicale et politique dans la Région…Ici, la lutte antifasciste a beaucoup fédéré ». Encore plus fliqués que les autres, ces militants ne s’appellent plus par leurs vrais noms mais par des surnoms qui, des décennies plus tard, ne facilitent pas le travail des chercheurs. Mais au prix d’un travail de fourmi, les destins se dessinent et en filigrane, dessinent celui d’un pays entier. Ca n’est pas la moindre qualité du Maitron, témoignage des sans-voix et d’une époque où l’individualisme n’avait pas encore gangrené la société. Dans l’ombre ou non, les futurs biographés continuent la lutte.

Sabrina Guintini (La Marseillaise, le 6 juin 2015)