Collectif culture du PCF

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Vincent Krier, section PCF du Ministère de la Culture

 
 
 
 

Refonder le Ministère de la Culture Je voulais intervenir pour la section du Parti Communiste du Ministère de la Culture sur la place centrale occupée par le Ministère de la Culture dans l’action publique culturelle. C’est une contribution qui vient compléter quelque peu le projet de texte qui a été distribué, pour rappeler que le service public culturel de l’État passe par le Ministère de la Culture. C’est un vaste instrument du service public qu’il nous faut défendre becs et ongles ! Par conséquent il va falloir renforcer, dans le « texte martyr » qui nous est soumis, l’analyse qui en est faite. A. Rompre avec le projet culturel de la droite  1. Attaque en règle du service public de la culture. Les politiques culturelles mises en œuvre depuis plus de 10 ans par la droite et la pensée libérale sont sous-tendues par l’idée que la culture n’est pas du ressort d’un service public répondant aux besoins sociaux et à l’émancipation de l’humanité, elle est au service de sa domination politique. D’ailleurs, la campagne électorale de Sarkozy annonçait la fin du Ministère de la Culture en tant que département ministériel identifié et particulier. en avançant le constat de l’échec du service public de la culture pour mieux assoir son positionnement politique : l’industrie culturelle et l’initiative privée est le vrai vecteur culturel auprès des masses populaires. La RGPP est la mise en œuvre de cette politique :

  • réduction des effectifs du Ministère qui ne compte que 31 000 emplois (dont plus de la moitié de contractuels et beaucoup de précaires). En manque d’effectifs, il y a déjà 10 ans à raison d’environ 3000 postes (services centraux administratifs et à compétence nationale, services déconcentrés et opérateurs culturels), la RGPP a détruit près de 2000 postes dans les 4 derniers années, approfondissant le sous effectifs chronique et poussant ainsi au recours à des entreprises privés pour y palier (externalisation / privatisations des missions),
  • éclatement des réseaux des opérateurs publics (Services à Compétence National) en une myriade d’Etablissements Publics Administratif (EPA) ou Industriel et Commercial (EPIC)
  • réduction des budgets publics de fonctionnement et auto-financement (ressources propres) des opérateurs (EPA ou EPIC) à la recherche systématique de fonds privés,
  • écrasement des structures centrales de gestion du Ministère de la Culture qui correspondaient à des domaines culturelles spécifiques (l’archéologie , des musées, de l’architecture, des arts plastiques, musique danse, spectacle vivant, livre et lecture, bibliothèques, cinéma, audio-visuel, langue française et autres) en trois directions plus administrative qu’opérationnelle : Multimédia et Industrie Culturelle, Création et enfin Patrimoines. La dernière représente 80 % des effectifs du ministère.
  • extinction des structures de gestion déconcentrés, DRAC et STAP perdant en grande partie leur identité opérationnelle au sein des préfectures régionales et leurs effectifs (- 300 agents en 4 ans),
  • liquidation de la structure de la gestion publique opérationnelle : Services centraux et services déconcentrés constituaient les réseaux des opérateurs publics.
Au bout de 4 ans le Ministère de la Culture n’est plus que l’ombre de lui-même. C’est à un effacement concret du MCC que tend la droite avant de disparaître dans la lettre. La privatisation des moyens humains et du financement  2. La politique de privatisation du service public culturel de l’Etat par le recours systématique aux ressources propres des opérateurs pour palier aux réductions des budgets publics, moyens humains et financiers, alloués à la Culture, place le Ministère et ces opérateurs sous la domination des mécénats d’entreprises et du sponsoring qui font et défont les politiques culturelles. Comme la recherche effrénée des taux maximaux de fréquentation des visiteurs les plus rentables (tourisme international avec les tour-operators) éloigne définitivement des politiques culturelles, les populations les plus en manque d’accès culturel et met en concurrence les uns contre les autres les opérateurs publics (ex. les grands musées Louvre – Orsay – Quai Branly). Quand ce n’est pas la mise en concurrence commerciale avec le secteur privé qui est installée (ex. l’archéologie préventive). La réduction drastique des subventions portent gravement atteinte à la diversité de la recherche et de la création artistique. B. Refonder le service public de la culture. Il nous faut viser à la refondation, en le transformant, du service public de la culture à commencer par le Ministère de la Culture en partant des acquis et des savoirs faire de ses agents et en répondant à deux exigences : les besoins sociaux de la population et la démocratie culturelle. Nous devons engager plusieurs chantiers en urgence et en même temps : 1. en refondant l’organisation administrative du Ministère de la Culture à partir des missions de services publics que doit assurer l’Etat sur l’ensemble du territoire national et pour l’ensemble de la population :
  • permettre l’accès et les pratiques culturelles en lien avec le monde du travail pour tous les domaines et productions culturelles, physiquement et numériquement,
  • mettre en avant et développer la recherche scientifique et technique dans tous les domaines culturels matériels et immatériels en lien avec le Ministère de la Recherche,
  • renforcer l’enseignement supérieur et la formation aussi bien dans les domaines des sciences et techniques patrimoniaux (archéologie, archives, architectures, muséographie, livre …) que de la création artistique (arts, musiques, danses, spectacles vivants, cinéma, …) en étroite liaison avec la recherche et la création,
  • constituer les actions interministérielles Culture-Education Nationale en lien avec l’Education populaire pour agir avec l’enseignement primaire et secondaire pour les pratiques culturelles,
  • la conservation, la restauration et la transmission des biens, traces matériels et immatériels culturels et techniques des sociétés humaines et des savoirs faires,
  • aide à la création artistique pour créer les conditions de son partage par le plus grand nombre,
2.  en assurant le financement publics de l’action publique culturelle par le renforcement budgétaires du Ministère de la Culture et de ses opérateurs ainsi que les aides à la création artistique mais aussi en reconstruisant le réseau de mutualisation et de solidarité des moyens publics entre ses différents opérateurs (soustraire les opérateurs au financement privatisé et à la mise en concurrence commerciale de leurs actions), 3. en renforçant les moyens humains du Ministère de la Culture, il est vital pour le ministère de la Culture d’engager immédiatement un plan :
  • de recrutement sur au moins la création nette de 5000 postes d’agents titulaires (administration centrale, déconcentrée et opérateurs),
  • de résorption de l’emploi précaire et contractuel avec la titularisation des agents contractuels assurant de façon pérenne les besoins permanents des missions de service public (en administration centrale, déconcentrée et opérateurs dérogatoires ou non et d’enseignement),
4. en construisant de nouveaux réseaux de mutualisation, de solidarité et de coresponsabilité pour chacune des missions en restaurant le lien entre services centraux et déconcentrées et les opérateurs publics culturels du ministère de la culture. 5. faire de la démocratie culturelle un vrai acte refondateur des politiques publiques culturelles (Etat et collectivités territoriales). Prendre en compte toute la dimension de la revendication d’une démocratie culturelle c’est placer la culture comme une des centralités émancipatrices de notre nouvelle République au même titre que la démocratie et le social. C’est agir publiquement de telle sorte que tout acte public prenne en compte la dimension culturelle de celui-ci. C’est placer la culture au cœur des enjeux sociaux du monde du travail et rendre à ce dernier toute sa place culturelle dans notre société.

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La politique de privatisation du service public culturel de l’Etat par le recours systématique aux ressources propres des opérateurs pour palier aux réductions des budgets publics, moyens humains et financiers, alloués à la Culture, place le Ministère et ces opérateurs sous la domination des mécénats d’entreprises et du sponsoring qui font et défont les politiques culturelles.