Hervé Breuil, directeur du Lavoir Moderne Parisien, a entamé le 5 septembre dernier une grève de la faim pour obtenir des pouvoirs publics toute l'attention que mérite la situation périlleuse de l'équipement qu'il a fondé voilà vingt-cinq ans.
Conforme à sa stratégie d'étranglement progressif, l'État a gelé son aide au fonctionnement depuis deux ans. La Ville de Paris, en charge de nouveaux établissements culturels publics, notamment dans le quartier, tarde à voter sa subvention annuelle en adressant à l'établissement des reproches concernant sa gestion. Le LMP est aujourd'hui dans l'impossibilité de régler son loyer, offrant au propriétaire l'opportunité de procéder à son expulsion et de réaliser une opération immobilière juteuse.
Les difficultés financières et administratives qui menacent l'existence du Lavoir Moderne sont certes importantes mais il faut qu'elles trouvent des solutions au regard de l'utilité sociale de ce symbole culturel.
Depuis sa création, le LMP fait acte de démocratie culturelle au sein de la Goutte-d'Or. Dans ce quartier populaire du 18ème arrondissement, le théâtre éponyme et son café l'Olympic ont fait de la rue Léon un lieu de rencontre et de créolisation culturelles. Pour de nombreux artistes, c'est un des rares endroits de Paris où l'on peut montrer son travail sans être rançonné.
Nous appelons les pouvoirs publics, Mairie de Paris, Région et DRAC d’Ile-de-France, à renouer le dialogue afin de répondre à la situation d'urgence et trouver, en concertation avec l’équipe du LMP, des solutions pérennes.
Alain Hayot, délégué national à la culture du Parti communiste français
Par Hayot Alain, le 13 September 2011