En chantier de vous connaître
Marre ! À bout ! Au bout du rouleau, le roulis des vagues vagues du conforme moderne, nous y sommes, notre bain quotidien : le bonheur semble le pré carré du commerce et des marchands de poudre aux yeux. Urgence: vaque à l'âme, y a même plus de supplément king size. Voilà : âmes bâtées par le capital. Nous : cuits comme leurs homards, refroidis, puis ébouillantés, acclimatés, quoi ! Gare au climat : la déforestation opérée par la domination nous ratiboise, et déboise aussi les utopies. Mais ce n’est pas fini : le spectre marche encore sur les eaux glacées du calcul égoïste.
Sur le fil du feuilleton de l’image réalisé par le graphiste Gérard Paris-Clavel, publié par l’Humanité fin 2009 et toujours lisible sur ce site internet, le journal a décidé d’installer durablement dans ses pages un espace de recherche et d’expérimentation pour un nouvel imaginaire politique. Fonctionnant sur le registre de l’écho et des affinités, basé sur des observations et des pratiques de la vie courante, ce chantier va donc être prolongé par une chronique hebdomadaire sur les signes de la domination dans les villes, par des doubles pages régulières d’investigations dans la rue et dans les textes, traquant les désirs d’émancipation qui s’y expriment, reformulant les utopies révolutionnaires ou encore énonçant les formes heureuses de nos luttes, et par de nouveaux feuilletons de l’image. Animé par Thomas Lemahieu, grand reporter à l'Humanité, ce blog constitue en quelque sorte la cantine de ce vaste chantier, comme une zone de presse à sensaction : il y aura à boire et à manger, c’est sûr, à savoir, à discuter, à toucher, à sentir, à penser et à échanger. Face à l'ampleur de la tâche et à la séparation générale dans laquelle le système nous maintient, nous devons associer, coller, rapprocher: nous associer, nous coller, nous rapprocher. Maintenant, à toi de voir, à nous de jouer !
