Comme chaque année depuis la création du festival d’Avignon,les communistes sont présents, participent aux débats, aux mobilisations des travailleurs du spectacle. Mais la vraie nouveauté cette année, c'est sans contexte l’inscription de notre présence dans le cadre unitaire du Front de gauche, une organisation qui n'est pas l'agrégat d'un chapelet de partis politiques mais un cadre ouvert auquel chacun est appelé à participer. Son Programme partagé n'est pas bouclé. Il est sans cesse enrichi ou précisé. Ainsi, des militants de différents partis ou sans parti animent un Front de gauche pour la culture qui a déjà organisé un forum à Paris, un autre à Marseille. Celui d'Avignon est donc le troisième mais pas le dernier.
Les communistes ont fait le choix historique de désigner comme candidat à la présidentielle un candidat du Front de gauche qui n'est pas issu de ses rangs : Jean- Luc Mélenchon. Il sera présent au Forum d'Avignon pour vous écouter, dialoguer, proposer. Alain Hayot me représentera. Ce qui est réjouissant dans la tournure que prend notre aventure, c’est cette mise en mouvement de toutes les forces sociales et populaires qui sont capables d’inventer un autre avenir .
Il y a tant de besoin de changement, tant de créativité dans notre pays, tant de disponibilité, qui cohabitent si souvent avec un sentiment d’impuissance. C'est cette créativité et cette disponibilité qu’il s’agit de libérer pleinement. Nous ne sommes pas dans une société qui aurait renoncé. Le vent de révolte et d’indignation qui monte du sud et occupe les places publiques nous enthousiasme. Les peuples de la Méditerranée réclament d’un même élan la démocratie, la justice et la dignité. Ils mènent un combat culturel, n'en doutons pas.
Oui, il est indispensable que le peuple s’empare du débat politique dont il nous faut ensemble changer le centre de gravité. C'est l'effort que nous devons accomplir pour entreprendre et réussir les changements auxquels nous aspirons. Le pouvoir doit changer de camp. Il ne s'agit pas seulement d'une question institutionnelle mais aussi d'une question culturelle. Il faut un grand mouvement de liberté de création encouragé sans compromis – nous savons que c'est une bataille au sein de la gauche elle-même. C'est pourquoi, nous devons faire marcher de pair liberté de création, lutte contre la censure et appropriation sociale de la culture. Sinon, le pouvoir dans la société ne se déplace pas. Car il suppose la capacité à penser le monde autrement, à s’emparer du savoir, à s’enrichir de la culture…
Nous allons poursuivre la démarche du Front de Gauche, nous allons la faire grandir en travaillant à égalité de tous les acteurs. Nous sommes en train de construire quelque chose de durable, j’en ai la profonde conviction. Nous allons affronter les échéances électorales de 2012 avec la démarche de mise en mouvement populaire et citoyenne sans laquelle il ne peut y avoir de changement de politique durable dans ce pays. Vous aussi devenez actrices et acteurs du Front de gauche.
Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français
Par Pierre Laurent
Le programme choc des Amis de l’Huma en juillet à Avignon Comme chaque année, les Amis de l’Humanité seront présents et bien présents pendant le festival à Avignon. Ils vont animer quatre journées de projections de films au cinéma Utopia La Manutention sur la question du pouvoir. Chaque œuvre, inédite ou grand classique, sera précédée dans la même journée d’un film sur son auteur dans la fameuse série « Cinéastes de notre temps ». Cette, série culte qui vient d’être l’objet d’une grande rétrospective, à Paris, au centre Pompidou, à peine achevée, connaîtra ainsi un rebondissement au festival. Son producteur, également réalisateur, André Labarthe, a répondu à l’invitation des Amis de l’Humanité. Il sera présent les 4 jours à Avignon. En voici le programme :
Le thème de Jeanne d’Arc au centre des deux classiques est lié au spectacle créé, le 22 juillet, dans la Cour d'Honneur par le metteur en scène Guy Cassiers : Sang & Roses. Le Chant de Jeanne et Gilles, pièce sur les relations entre Jeanne d'Arc et Gilles de Rais. Guy Cassiers devrait être présent au dialogue qui suivra la projection du film La Passion de Jeanne d'Arc de Carl T. Dreyer, comme l'écrivain belge Tom Lanoye pour la rencontre autour du film de Robert Bresson. La question du pouvoir est omniprésente dans toutes ces œuvres. Il pourrait s’ajouter encore le nouveau film de Philippe Ramos, présenté à La Quinzaine des réalisateurs de Cannes cette année, Jeanne captive.
- Jeudi 21 juillet : à 10H30 Alain Cavalier, 7 chapitres, 5 jours, 2 pièces-cuisine ; à 14 heures : Pater le dernier film d'Alain Cavalier.
- Vendredi 22 juillet : à 10 H30 Nanni Moretti d’André Labarthe ; à 14 heures : avant-première d'Habemus Papam de Nanni Moretti.
- Samedi 23 juillet : à 10H30 Carl T. Dreyer ; à 14 heures La Passion de Jeanne d'Arc de Dreyer.
- Dimanche 24 juillet : à 10H30 Robert Bresson : ni vu ni connu ; à 14 heures : Le Procès de Jeanne d'Arc de Bresson.
Création, appropriation populaire et démocratie.
Quel projet le Front de gauche doit-il porter ?
Nous sommes convaincus que la création artistique, l'action culturelle, l'éducation populaire mais aussi la libre circulation des informations et des idées, la production et la diffusion des savoirs et des connaissances et leur appropriation par le peuple sont des enjeux politiques majeurs pour ceux qui, comme nous, portent l'ambition d'une transformation progressiste de notre société.
Avec la participation de Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l'élection présidentielle, Alain Hayot, délégué national à la culture du PCF ,Christian Piquet, porte-parole de la Gauche unitaire.Ont déjà annoncé leur présence : Catherine Marnas, Agnès Freschel, Emma Drouin, Eric Favey, Bertrand Chavaroche, Mirabelle Rousseau.
Artistique ou culturelle, une entreprise qui ne s’aventure pas, ne mérite pas d’être vécue." Jean Vilar
Jacques Tephany, directeur de la Maison Jean Vilar à Avignon, Jack Ralite, sénateur de la Seine-Saint-Denis, ancien ministre, Laurent Fleury, professeur de sociologie à l'Université Diderot Paris 7. Débat animé par Florian Salazar-Martin, adjoint au maire de Martigues.